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Libération
A la barre

Au procès de la Brav-M, dix policiers accusés de violences et de menaces mais une remise en question a minima

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Pendant les deux jours d’audience, nourris d’un enregistrement audio de leurs comportements, les agents ont plaidé la maladresse et la fatigue. Sans manquer de reprocher à l’une des victimes, un étudiant tchadien qu’ils venaient d’interpeller, son comportement «narquois».
Dans une rue de Paris, en plein mouvement social contre la réforme des retraites et le 49-3, le 20 mars 2023. (Benoit Durand/Hans Lucas. AFP)
publié le 13 juin 2025 à 8h55

La défense demandait que le procès ne soit pas celui de la Brav-M. Il en avait pourtant tout l’air. Surtout quand les dix prévenus sont appelés à la barre : la salle du tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a beau être large, elle a du mal à contenir la ligne de bonshommes carrés aux cheveux ras. Ils doivent répondre d’une scène qui s’est déroulée le 20 mars 2023. Ce soir-là, en plein mouvement social contre la réforme des retraites et le 49-3, ces policiers à moto procèdent à sept interpellations dans une rue du centre de Paris (les sept procédures seront classées sans suite). Un enregistrement audio diffusé peu après par plusieurs médias donne à entendre le comportement les fonctionnaires envers les personnes entravées, assises face à eux : des claques, des intimidations, des remarques à caractère sexuel ou sur les origines tchadiennes d’un des jeunes menottés.

Au terme de l’enquête de l’Inspection générale de la police nationale, le parquet a renvoyé deux policiers, Thomas C. et Pierre L., le premier pour des menaces et le second pour