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Libération
A la barre

Au procès de l’attaque contre des gardiens à la prison de Condé-sur-Sarthe en 2019 : «Il voulait me tuer»

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Les deux surveillants pénitentiaires blessés lors de l’attentat du 5 mars 2019 ont témoigné ce jeudi 12 juin devant la cour d’assises spéciale de Paris. Ils ont raconté l’attaque mais également leurs traumatismes, partagés par toutes les parties civiles mais pas toujours pris en compte par l’administration.
Des policiers du Raid, au centre pénitentiaire d'Alencon, à Conde-sur-Sarthe, le 12 juin 2019. (Jean-François Monier/AFP)
publié le 12 juin 2025 à 21h17

«Juste, avant de partir… Je t’ai vu à la vidéo, bon courage Olivier, sois fort !» Yannick W., 34 ans, salue Olivier W., 37 ans, qui témoignera à la barre en fin de journée. Ensemble, il y a un peu plus de six ans, ils ont subi une attaque dans l’exercice de leurs fonctions : surveillants au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe. Ce jeudi 12 juin, vers 16 heures, Yannick W. vient donc de parler. A distance et il s’en excuse. La présidente de la cour d’assises spéciale le rassure : il n’avait aucune obligation de venir dans cette salle Voltaire du palais de justice de Paris, abattue par la chaleur. Yannick W. n’a pas besoin d’excuse mais il en a une bonne. Il aurait souhaité venir, «fermer ce livre», comme il dit. Mais le surveillant qui a reçu quatre coups de couteau, trois au visage et un dans le dos, dit avoir «peur de la foule» depuis l’attentat du 5 mars 2019.

C’était encore plus dur au début, il a mis trois ans pour sortir de chez lui, à ne plus vouloir «rester enfermé, seul, isolé». Quatre ans pour reprendre le travail. Mais quand la date du procès s’est approchée, que tout est devenu concret, que les médias l’ont cité, il n’a pas supporté l’idée de s’expos