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Libération
A la barre

Au procès de l’attentat de Magnanville, «le traumatisme» de l’enfant des victimes et la question des «deux méchants»

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Au sixième jour du procès, la cour d’assises spéciale de Paris a tenté d’explorer, en son absence, les souvenirs du fils des deux policiers assassinés à Magnanville.
L'avocat de la défense Vincent Brengarth s'adresse à la presse avant le procès des attentats de Magnanville au palais de justice de Paris le 25 septembre 2023. (Medhi Fedouach/AFP)
publié le 3 octobre 2023 à 7h11

Pour la cour d’assises spécialement composée, c’est un petit garçon sans visage. Son corps, minuscule et immobile, recroquevillé dans une couverture grise, est apparu une poignée de secondes ce lundi 2 octobre, au sixième jour du procès de l’attentat de Magnanville, sur les écrans suspendus de la salle Voltaire, dans le palais de justice de l’île de la Cité, à Paris. «Je viens de tuer un policier et je viens de tuer sa femme. Derrière moi, le petit, je ne sais pas ce que je vais en faire encore», dit l’homme qui le filme, face caméra, en faisant rouler ses pupilles noires.

Il est un peu plus de 20 heures 50 ce 13 juin 2016 et Larossi Abballa, 25 ans, crâne rasé, barbe en collier, revendique en direct sur les réseaux sociaux le double assassinat de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, chez eux, à Magnanville, dans les Yvelines, en présence de leur fils de 3 ans et demi. Treize minutes et dix-sept secondes pendant lesquelles il prête allégeance à l’Etat islamique, appelle aux meurtres des «mécréants», policiers, journalistes, surveillants pénitentiaires, rappeurs, «alliés de Satan», «tuez-les», assène-t-il, «tuez-les». Trois heures pl