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Libération
A la barre

Au procès de l’attentat de Magnanville, une longue plongée dans «des hypothèses hypothétiques»

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Neuf heures d’interrogatoire n’auront permis d’enrayer ce vendredi ni le calme ni la capacité d’analyse de l’unique accusé. Mohamed Lamine Aberouz a maintenu n’avoir aucune responsabilité dans l’assassinat du couple de policiers et ne pas avoir été présent à leur domicile.
Jean-Christophe Couvry, responsable du syndicat Unité SGP Police, s'adresse à la presse avant le procès des attentats de Magnanville au palais de justice de Paris, le 25 septembre 2023. (Medhi Fedouach/AFP)
publié le 7 octobre 2023 à 11h58

L’étincelle a jailli dans un soupir. «Vous me fatiguez», lâche, ce vendredi 6 octobre, Christophe Petiteau, président de la cour d’assises spécialement composée, alors que l’interrogatoire sur les faits de l’unique accusé au procès de l’attentat de Magnanville vient à peine de commencer. «C’est la défense qui vous fatigue ?» ont bondi d’un seul tenant les deux avocats de Mohamed Lamine Aberouz, l’un comme l’autre peu familiers des éclats de voix et des discours ronflants. Déjà sérieusement échaudés par les premières questions du magistrat, Nino Arnaud et Vincent Brengarth s’emportent, dénoncent, encore et encore, «une instruction à charge». Derrière eux, Mohamed Lamine Aberouz, 30 ans, renvoyé pour «complicité d’assassinat» et «association de malfaiteurs terroriste», ne dit plus un mot. Il se contente de poser pendant quelques secondes sa main sur l’épaule de Nino Arnaud.

Neuf heures d’interrogatoire n’auront permis d’enrayer ni son calme ni sa capacité d’analyse. «Je maintiens que je n’ai aucune responsabilité dans ce qu’il s’est passé», a-t-il soutenu en préambule de la journée. Le 13 juin 2016, avant d’être abattu par le Raid, l’un de ses amis d’enfance, Larossi Abballa, assassinait à l’arme blanche un couple de policiers, Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, dans leur pavillon de Magnanville (Yvelines), en présence de