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A la barre

Au procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : «L’arme tremblait contre mon crâne, j’étais tétanisée»

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Alors que s’achève la première semaine d’audience, la cour d’assises spéciale de Paris a entendu, ce vendredi, les récits des rescapés, parmi lesquels la caissière prise en otage au Super U et un jeune homme ciblé par le terroriste parce qu’il le soupçonnait d’être homosexuel.
Au palais de justice de Paris, lors de l'ouverture du procès, lundi. (Bertrand Guay/AFP)
publié le 26 janvier 2024 à 20h08

Nerveuse, les yeux mi-clos, Julie L. respire un grand coup. Coiffée d’une perruque brune lui dévorant le visage, la caissière prise en otage au Super U témoigne péniblement devant la cour d’assises spéciale de Paris, au premier jour des dépositions des parties civiles du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne. Si cette femme de 45 ans est là, c’est d’abord pour honorer la mémoire de celui qui a sacrifié sa vie pour qu’elle puisse vivre la sienne, Arnaud Beltrame : «J’ai entendu : «Il n’aurait jamais dû passer outre les procédures», «il a fait le cow-boy», et ça a rendu d’autant plus nécessaire à mes yeux de témoigner du grand professionnalisme avec lequel il est intervenu.»

Elle raconte l’irruption de Radouane Lakdim, à coups de tirs et d’«Allah Akbar», ce 23 mars 2018 : «C’est bon, j’ai mon otage !» dit-il en la débusquant. Sous sa menace, l’employée du Super U compose le 17 : «Je suis avec un monsieur armé qui me tient en joue.» Durant les cinquante minutes de sa