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Justice

Au procès de l’attentat de Trèbes, le récit du «courage héroïque» mais hors «protocole» d’Arnaud Beltrame

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Au deuxième jour des débats, la cour d’assises spéciale de Paris a exploré la nature et les ressorts du geste du gendarme, qui a sauvé la vie d’une otage du Super U en prenant sa place. Un acte d’un «courage héroïque», mais en dehors des clous.
Le 23 mars 2018, l’assaillant a débuté son périple dans un parking de Carcassonne avant de rejoindre le Super U de Trèbes. A droite, le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, en 2013 à Avranches. (Tien TRAN/Libération. AFP)
publié le 24 janvier 2024 à 8h37

De l’attentat de Trèbes commis le 23 mars 2018, par Radouane Lakdim, un délinquant radicalisé de 25 ans, la mémoire collective a surtout retenu le geste et le nom du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, qui s’est substitué à une caissière du Super U prise en otage. Un geste intrépide, hors de tout protocole, qui coûta la vie à ce gendarme de 44 ans ; un geste devenu symbole de résistance contre le terrorisme et qui valut à cet homme «tombé en héros», selon les mots du président de la République, des obsèques nationales aux Invalides.

Mardi, au deuxième jour d’audience, la cour d’assises spéciale de Paris s’est penchée sur les coulisses de l’assaut des gendarmes, bousculé par cette initiative hors du commun de l’officier adjoint affecté depuis le 1er août 2017 au groupement départemental de l’Aude. «Le fait de s’échanger avec une otage n’est pas du tout dans les procédures. C’est une erreur au sens militaire, mais c’est un acte d’un courage héroïque», a déclaré l’ex-chef de la cellule nationale de négociation du GIGN, David Corona, résumant bien la dichotomie au cœur du sacrifice d’Arnaud Beltrame et la prudence gênée de ses anciens collègues v