Deux mois qu’ils sont assis là, dans le box ou sur des strapontins, près de leurs avocats. Deux mois qu’ils écoutent plus ou moins concentrés, plus ou moins concernés, les débats de la cour d’assises spécialement composée. C’est une particularité du procès de l’attentat de Nice : la majorité des accusés n’y sont pas renvoyés pour des faits relevant du terrorisme mais pour de simples infractions de droit commun. Quatre Albanais – un cinquième accusé, absent, est jugé par défaut – comparaissent notamment pour leur implication à des degrés divers dans un trafic d’armes ayant permis à Mohamed Lahouaiej Bouhlel de récupérer un pistolet. L’homme qui a ôté la vie à 86 personnes à bord d’un camion de 19 tonnes, le 14 juillet 2016 à Nice, a ouvert le feu à la fin de sa course meurtrière, sans blesser personne par balle. Aucun Albanais du dossier ne le connaissait, aucun n’a été en contact avec lui. Depuis jeudi, la cour tente de les interroger sur les mécanismes ayant permis à l’assaillant de s’armer. En faisant face à des réponses le plus souvent absurdes et véhémentes de la part de deux d’entre eux, Artan Henaj et Enkeledja Zace.
Dégoter une arme
«Je suis ici pour dire la vérité», avait pourtant promis, dès jeudi, Artan Henaj, 44 ans, qui vit en France, à Nice, depuis 2014. Le grand gaillard enrob