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Libération
A la barre

Au procès d’Eric Dupond-Moretti, la charge de François Molins : «Je ne suis pas là pour pallier les déficiences de son cabinet»

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Entendu comme témoin, ce jeudi 9 novembre, l’ancien procureur général près la Cour de cassation, qui avait déclenché les poursuites à l’encontre du garde des Sceaux, a livré une déposition sans concession, venant fragiliser sa ligne de défense.
Le ministre Eric Dupond-Moretti quitte la Cour de justice de la République, après le premier jour de son procès, lundi 6 novembre. (Bertrand Guay/AFP)
publié le 10 novembre 2023 à 10h03

La silhouette longiligne en costume cravate pénètre dans la salle d’audience fébrile. François Molins vient de faire son entrée devant la Cour de justice de la République (CJR), ce jeudi 9 novembre, au quatrième jour du procès pour «prises illégales d’intérêts» du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti. Dehors, une longue file d’attente s’étend, attirée par la promesse d’une affiche exceptionnelle, d’un duel de feu, en somme, l’acmé d’un procès inédit : la confrontation entre deux sommités judiciaires, l’ex-procureur général près la Cour de cassation, connu de tous les Français, et l’ex-ténor des assises, «Acquittator» devenu garde des Sceaux.

Retraité depuis cet été, François Molins s’approche de la barre. Les deux hommes ne s’échangent pas un regard. Il est 17 heures, le témoin entame sa déclaration liminaire. Cinquante minutes d’un exposé chirurgical. «Je ne suis pas là pour régler des comptes, ceux qui me conn