Menu
Libération
Justice

Au procès des attentats du 13 novembre, les hypothétiques derniers mots des accusés avant le verdict

Procès des attentats du 13 Novembre 2015dossier
L’ultime audience du plus long procès de l’histoire judiciaire criminelle française d’après-guerre commence ce matin. Comme le prévoit la loi, chaque accusé sera invité à prendre la parole.
Paris, 25 juin 2022. Reportage aux abords du Palais de Justice (Marie Rouge/Libération)
publié le 27 juin 2022 à 7h22

Les quatorze accusés du procès des attentats du 13 Novembre présents devant la cour d’assises spéciale de Paris disposent d’une dernière occasion de s’exprimer lundi avant que les juges professionnels n’entament leur délibéré et ne rendent leur verdict attendu mercredi soir. L’ultime audience de ce procès-fleuve commencé en septembre, le plus long de l’histoire judiciaire criminelle française d’après-guerre, doit commencer à 9 heures 30. Comme le prévoit la loi, chaque accusé sera invité à prendre la parole par le président Jean-Louis Périès.

Quasiment muet durant l’instruction, Salah Abdeslam - seul membre encore en vie des commandos ayant causé la mort de 130 personnes à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre 2015 - a beaucoup parlé durant l’audience. Pas convaincu par le «numéro d’équilibriste» de Salah Abdeslam qui a cherché systématiquement à «minimiser les faits», le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis la réclusion criminelle à perpétuité incompressible à son encontre, la sanction la plus lourde permise par le droit français, qui rend infime la possibilité d’une libération. Elle équivaut à une «peine de mort lente», a dénoncé l’autre avocate de Salah Abdeslam, Me Olivia Ronen.

Autre accusé contre lequel la perpétuité a été requise, avec une période de sûreté de 22 ans, Mohamed Abrini, ami d’enfance de Salah Abdeslam. Il a lui aussi beaucoup parlé durant l’audience, reconnaissant qu’il était «prévu pour le 13 Novembre», mais il est resté avare d’explications sur son renoncement. L’audience de lundi est la dernière occasion de clarifier son rôle. «Il n’a jamais cessé de douter», avait souligné son avocate Marie Violleau la semaine dernière.

Sortiront-ils de leur mutisme ? Trois autres accusés contre lesquels le Pnat a requis la réclusion criminelle à perpétuité --Osama Krayem, Sofien Ayari et Mohamed Bakkali - ont préféré garder le silence durant les débats. S’il persiste, le silence d’Osama Krayem et de Sofien Ayari -- qui ont, selon l’accusation, renoncé pour des raisons inconnues à commettre un attentat à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol le même soir que les attaques à Paris et à Saint-Denis - ne permettra pas de lever cette zone d’ombre du procès.

Mohamed Bakkali a expliqué quant à lui que sa parole n’avait «pas de valeur», faisant valoir son droit au silence.

La parole sera également donnée aux neuf autres accusés comparaissant devant la cour depuis le 8 septembre et contre lesquels des peines allant de cinq ans d’emprisonnement à vingt ans de réclusion criminelle ont été requises. Outre ces quatorze hommes, la cour juge six personnes par défaut, donc cinq présumées mortes en zone irako-syrienne.