Une jeune femme inquiète s’avance à la barre lundi matin. Cela fait maintenant une semaine que le procès des docteurs Guedj, père et fils, accusés d’avoir mutilé des centaines de patients, a démarré à Marseille. Comme la plupart des plaignants, Sophie (1) n’avait pas revu depuis des années les deux praticiens, poursuivis pour «violences volontaires ayant entraîné une mutilation» et «escroquerie». Dès le premier jour d’audience, elle a dû encaisser leur ligne de défense. Alors que les experts judiciaires ont pointé que des dents pourtant saines avaient été altérées sans réelles justifications, eux soutiennent qu’ils ont peut-être commis des erreurs thérapeutiques, mais jamais «dans le but de nuire». Le tout martelé devant le tribunal non, parfois, sans une certaine arrogance. Sophie a encore vu défiler les enquêteurs, ceux de la Sécu qui avaient d’abord suspecté une fraude massive (l’Assurance maladie est aussi partie civile dans ce procès), puis celle mandatée par la juge d’instruction, une fois l’information judiciaire ouverte, pour recueillir les témoignages des anciens patients meurtris. C’est à son tour, désormais, de raconter. La présidente du tribunal correctionnel le reconnaît : rude tâche que d’être la première partie civile à témoigner.
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