Concentré. Ce mercredi 26 mars au matin, à la reprise de l’audience où il est jugé pour un éventuel financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a demandé à l’un de ses avocats quelques feuilles de papier A4 et s’est plongé dans l’écriture, muni d’un stylo que l’on voit briller de loin – l’ancien Président les collectionne. Pendant qu’il noircit deux ou trois pages mystérieuses, qu’il passe ensuite à un conseil, l’un des procureurs du Parquet national financier (PNF) a repris le réquisitoire, entamé mardi et qui doit se terminer jeudi soir, avec l’énoncé des peines que le parquet demandera au tribunal de prononcer.
Mais Sarkozy ne lève pas le nez de ses papiers, qu’il plie et replie ensuite. Après une heure, il reprend le fil de la démonstration du PNF, dont la violence de la veille a désormais baissé d’un cran – du moins en apparence. Et quand l’un des procureurs accuse la défense de l’ancien chef de l’Etat d’être «insincère» en lui reprochant d’échafauder d’invraisemblables versions, il grogne sur sa chaise, range son stylo, remet ses papiers en place, mais l’audience suit son cours.