Vaguement chancelant, Michel D. se tient debout face au tribunal, noyé dans son manteau vert mousse qui semble trop grand pour lui. L’interrogatoire se prolonge et les reins font souffrir ce vieil homme de 76 ans, à la voix qui flanche quelquefois. Est-ce bien lui qui est accusé d’avoir organisé en 2004, en compagnie de Perrine R., jugée elle aussi, un chantage rocambolesque contre les pouvoirs publics, menaçant de commettre des attentats contre des trains dans l’espoir d’obtenir une rançon de plusieurs millions d’euros et allant même jusqu’à poser deux vraies bombes (qui n’ont pas explosé) sous le réseau ferré ? A la barre, l’intéressé reconnaît sa culpabilité mais tente de se dédouaner. «La personne que vous avez devant vous n’est pas celle qui a commis les faits. C’est une personne qui a vieilli, qui a changé», insiste-t-il. «Mais je comprends votre logique», ajoute-t-il poliment à l’adresse du tribunal correctionnel de Paris, qui le juge notamment pour «association de malfaiteurs».
Au fil des deux premiers jours de leur procès, ces mardi 13 et mercredi 14 février, se sont dessiné le profil et les motivations des deux quidams qui ont ébranlé, le temps de quelques semaines, la sûreté de l’Etat, à l’époque où