Menu
Libération
A la barre

Au procès du «violeur de Tinder», l’accusé nie tout sauf d’être un «connard»

Article réservé aux abonnés
Violences sexuellesdossier
Décrit comme «intelligent» et «manipulateur», Salim Berrada est jugé depuis le 18 mars devant la cour criminelle de Paris. S’il affirme comprendre le «mal-être» de ses accusatrices, il nie toutes les accusations de viols et d’agressions sexuelles.
Le mode opératoire de l'accusé est toujours le même : le photographe contacte des femmes notamment via Tinder avant de rapidement basculer sur Facebook. Là, il fait la promotion de ses portraits dénudés, flatte sa cible et finit par proposer une rencontre chez lui pour un shooting. (Justine Bonnery/Hans Lucas. AFP)
publié le 28 mars 2024 à 8h02

En théorie, Salim Berrada maîtrise parfaitement le concept de consentement. «Si une personne me dit oui, j’y vais. Si elle me dit non, j’arrête. Si elle me redit oui, on peut continuer. Si elle me redit non, j’arrête.» «Est-ce qu’un non peut signifier oui, pour vous ?» lui demande Me Marjolaine Vignola, avocate de plusieurs parties civiles. «Non, répond le photographe de profession. Je vous dis justement que je ne faisais pas assez attention aux oui qui pouvaient ne pas être de vrais oui affirmatifs.»

En pratique, Salim Berrada, 38 ans, né à Casablanca, est jugé depuis le 18 mars pour des faits de viols et d’agressions sexuelles en 2015 et 2016. Moins clinquant que sur les photos de ses réseaux sociaux, Berrada apparaît et disparaît tous les jours menotté. Dans le box de la salle Diderot du palais de justice à Paris, c’est le profil d’un homme intelligent, manipulateur et faussement capable de se remettre en question qui se dessine un peu plus après chaque prise de parole. Dans le dossier, 17 femmes l’accusent. Toutes n’ont pas porté plainte. Selon l’accusé, toutes mentent ou «croient dire la vérité».

Une information judiciaire a été ouverte en juillet 2023 et le photographe est mis en examen après de nouvelles plaintes pour des faits de «viols avec adm