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Libération
Reportage

Au quartier Maurepas, à Rennes : «Je m’attends plus à ce qu’une bande écrase les autres qu’à une intervention efficace de l’Etat»

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Le narcotrafic est pointé du doigt dans un quartier du nord de la ville bretonne depuis qu’un enfant a été touché à la tête par deux balles perdues. Le nouveau préfet de la région était sur place lundi 28 octobre pour donner les grands axes de la lutte contre cette «guerre d’intérêts».
Dans le quartier de Maurepas, à Rennes, en février 2022. (Martin Bertrand/Martin Bertrand)
par Ludovic Séré, envoyé spécial à Rennes
publié le 29 octobre 2024 à 12h00

Il porte une fine écharpe et un manteau matelassé. Amaury de Saint-Quentin discute à proximité de la récente station de métro Gros-Chêne, dans le nord de Rennes. Le tout nouveau préfet d’Ille-et-Vilaine et de Bretagne a officiellement pris son poste lundi 28 octobre après le départ de Philippe Gustin pour le cabinet de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. Il fait nuit et devant les fortes lumières des caméras de télévision, Saint-Quentin annonce que la CRS 82, spécialisée dans la lutte contre le narcotrafic et présente depuis dimanche, sera remplacée mardi soir pour mieux revenir le lendemain. Ce système de compagnies tournantes restera en place «le temps qu’il faudra» mais il n’a pas non plus vocation à durer ad vitam eternam. Le préfet voudrait quand même trouver une solution afin d’installer «une présence des forces de sécurité en permanence».

Face à lui, aucun habitant n’est présent. Le haut fonctionnaire n’a rencontré que des policiers pour des «raisons de sécurité». Avec 60 CRS dans le secteur, qu’ils quitteront à 22 h 50, l’espace du Gros-Chêne n’est rien de plus qu’un bout de ville fantôme dans le quartier plus large de Maurepas. Sans éclairage sauf dans la grande laverie automatique pourtant fermée, on n’entend que le bruit d’un scooter à qu