Au Royaume-Uni, les noirs ont plus de risques que les blancs de subir un tir de Taser inapproprié de la part de la police. Il est aussi plus probable que la décharge électrique reçue dure plus longtemps que la moyenne. Ce sont les deux principaux enseignements d’un rapport publié ce mercredi par l’Independent Office for Police Conduct (IOPC) et dont le Guardian se fait l’écho. L’IOPC est l’équivalent outre-Manche de l’IGPN, à la différence notable qu’il s’agit d’une agence civile : il n’est pas placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, seulement un quart de ses agents sont d’anciens membres des forces de l’ordre et son directeur n’en est jamais issu.
Pour parvenir à ces conclusions, l’IOPC a étudié 101 cas d’utilisation du Taser entre 2015 et 2010. Il s’agit des plus litigieux, pour lesquels l’institution a été saisie, et qui ne représentent qu’une infime fraction des 94 000 utilisations du Taser durant la période. L’IOPC souligne d’ailleurs qu’en de nombreux cas, les policiers font un usage justifié de cette arme. Néanmoins, l’étude de ces 101 cas – qui représentent 108 personnes touchées au total – reste parlante.
«Saper la légitimité du maintien de l’ordre»
Sur les 108 victimes de tirs de Taser étudiés, 71 % sont blanches, 22 % sont noires, moins de 4 % étaient asiatiques et moins de 2 % étaient d’origine ethnique mixte. La proportion des noirs y est bien