C’est une simple cigarette, allumée négligemment pour accompagner un coup de fil, un après-midi particulièrement venteux d’août 2016, qui conduit cinq ans plus tard Mostafa El Fathi devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence. Ce maçon de 40 ans, l’air un peu perdu assis aux côtés de son avocate dans une salle d’audience chargée de parties civiles – d’autres ont été installées dans une salle voisine, où les débats sont retransmis –, comparaît à partir de ce lundi pour «destruction involontaire par incendie de bois, forêt, lande, maquis ou plantation d’autrui par manquement à une obligation de sécurité ou de prudence», «destruction involontaire du bien d’autrui» et «blessures involontaires».
Son mégot, mal éteint sous sa sandale alors qu’il attendait un rendez-vous sur un de ses chantiers à Rognac (Bouches-du-Rhône), avait généré un incendie géant, le cinquième plus important survenu dans le département depuis 1973. Des flammes galopant jusqu’à 83 mètres par minute, boostées par un mistral soutenu, avaient gagné en moins d’une heur