Deux femmes discutent devant le palais de justice de Tarbes. «Mais je ne sais pas si c’est une mauvaise mère…» «Quand même, la nuit, comme ça…» Elles sont appuyées sur le mur, un SUV viendra les récupérer. Devant elles, plusieurs dizaines de personnes échangent, se congratulent, râlent ou se prennent dans les bras. Le village de Villembits, dans les Hautes-Pyrénées, s’est déplacé en nombre pour l’occasion : l’Insee note que le hameau comptait 113 habitants en 2020, ils étaient au moins 50 ce mardi 5 décembre à remplir la salle d’audience numéro 3, toute neuve, d’un tribunal judiciaire en pleine rénovation, où le bruit des machines vient perturber celui du marteau de la justice.
Les curieux se sont pressés jusqu’à ne plus pouvoir entrer, se bousculant pour entendre les uns et les autres appelés à la barre. C’est que Villembits n’est pas habitué à être le centre du monde. Le village ne profite même plus du relatif rayonnement de Trie-sur-Baïse, un temps capitale de la cochonnaille française. Aujourd’hui, son concours du cri du cochon – la Pourcailhade – fait le bonheur annuel de la presse locale et provoque les moqueries d’une presse nationale qui se plaît toujours à regarder les microcosmes ruraux d’un œil un peu suffisant. Alors, pour cette fois, Villembits est un peu le centre du monde. Mais ce n’est pas pour les bonnes raisons.
«Elle croit sincèrement que Kiara va revenir»
L’après-midi du 13 août, le comité des fêtes organisait le concours de pêche annuel, suivi d’un repas froid le soir, assorti d’une buve