Une arme de guerre une nouvelle fois utilisée en pleine rue. Une grenade a explosé dans le centre-ville d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) jeudi 23 mai vers 20h30, faisant deux blessés, dont un grave. Alors qu’elle passait dans la rue, une femme de 51 ans «entendait la détonation et apercevait un cycliste blessé, avant d’être atteinte à son tour» par des éclats, a communiqué le procureur de Bobigny, Eric Mathais, au lendemain de l’explosion. Ce dernier a ouvert une enquête pour «tentative de meurtre et détention d’arme de catégorie A».

Selon des sources policières interrogées par Le Parisien et l’AFP, deux personnes circulaient à scooter, dans le quartier de la mairie, et le passager a jeté une grenade vers un restaurant avant de prendre la fuite. Un homme de 40 ans qui descendait la rue à vélo a été grièvement touché par l’explosion. Son bras a été arraché et il présentait d’importantes plaies au visage, selon une première source policière interrogée dans la nuit par l’AFP. Celle-ci a également précisé que le cycliste a été hospitalisé dans la nuit avec un pronostic vital engagé. «Il a subi une opération dans la nuit et n’est pas audible pour l’instant», a ajouté le procureur de Bobigny dans son communiqué.

La femme de 51 ans qui a été plus légèrement blessée passait sur le trottoir opposé au moment de la détonation. Le procureur de Bobigny précise dans son communiqué qu’elle souffre d’«une fracture du doigt».

«Outre les deux victimes blessées, l’explosion a provoqué des dégâts notamment sur deux véhicules stationnés à proximité et sur la façade et à l’intérieur d’un restaurant», a ajouté le magistrat. Selon le ministère public, c’est une voisine qui a assisté à la scène depuis sa fenêtre qui a appelé les secours.

L’intervention des démineurs a été nécessaire, celle-ci a permis de déterminer qu’une «grenade défensive de type M52 yougoslave avait été utilisée», détaille le magistrat. Pour l’heure, les raisons du jet de cette grenade sur la voie publique ne sont pas connues par les enquêteurs, qui poursuivent les investigations.

Les investigations ont débuté dans la soirée après bouclage de la rue. Le SDPJ 93 (service départemental de la police judiciaire) a été saisi de l’enquête en flagrance, ouverte pour «tentative de meurtre et détention d’arme de catégorie A» (une arme de guerre qu’il est interdit d’acquérir ou de détenir, sauf exception).