Quinze milliards d’euros et presque autant de questions. Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi), débattu en séance publique à l’Assemblée nationale à partir de ce lundi, est un fourre-tout. Au point que le Conseil d’Etat a déjà proposé d’allonger son nom, en rappelant qu’il comporte «diverses dispositions en matière pénale et de gestion des crises». Mais de fait, le cœur de la Lopmi est une histoire de gros sous. Elle prévoit, pour les années à venir, une augmentation conséquente du budget du ministère de l’Intérieur. En 2022, les crédits de la place Beauvau s’élèvent à environ 20 milliards d’euros. Si la Lopmi est adoptée, ils gonfleront progressivement au cours des cinq prochaines années, pour atteindre 25 milliards en 2027. Soit, au total, une hausse de 15 milliards d’euros sur la période. Mais à quoi servira cet argent ? Le ministère de l’Intérieur est jusque-là resté relativement flou.
Direction dispendieuse
Le texte voté par les sénateurs en octobre était pauvre en précisions sur l’affectation de ces nouveaux fonds. Tout au plus, la loi d’orientation s’accompagne d’un «rapport annexé» qui contient l’«essentiel» du projet, explique-t-on au ministère de l’Intérieur. Les quelques dizaines de pages de ce rapport disent bea