Menu
Libération
Enquête Libé

Barbouzeries au PSG : la piste qui mène à Rachida Dati

Article réservé aux abonnés
En remontant la piste de l’ancien salarié du Paris-SG Malik Nait-Liman, les enquêteurs de la DGSI et de l’IGPN ont croisé la route de l’ex-garde des Sceaux, particulièrement bien informée dans l’affaire Renault-Nissan. Faisant soupçonner l’existence d’une cellule de renseignement privé au sein du club.
Rachida Dati lors d'un match PSG-Real Madrid au Parc des princes, le 18 septembre 2019. (Stephane Allaman/SIPA)
publié le 16 novembre 2022 à 18h12

Jean-Paul Baduel s’en souvient encore. Ce remuant avocat parisien avait été stupéfait d’entendre à la radio, un jour d’octobre 2019, Rachida Dati s’en prendre à lui avec, à l’appui de ses dires, des détails relevant de sa vie privée. «Subitement un avocat, pour des raisons très personnelles et très obscures, a souhaité déposer plainte contre moi en utilisant sa femme qui a acheté des actions Renault avant une assemblée générale», s’était-elle écriée sur Europe 1 en dénonçant une prétendue manipulation. Après la chute fin 2018 de Carlos Ghosn, l’ex-tout puissant PDG de Renault-Nissan, les révélations s’étaient multipliées sur les consultants de luxe employés à coups de gros chèques sous le règne du magnat de l’auto.

L’ancienne ministre de la Justice avait notamment perçu 900 000 euros du géant automobile et Jean-Paul Baduel, qui mettait en doute le travail fourni par Dati, avait en effet déposé plainte en avril 2019 (visant Dati, Carlos Ghosn et un autre consultant, Alain Bauer). Sa compagne était actionnaire de Renault (et avait donc intérêt à agir au sens de la loi), l’avocat l’avait représentée en justice : un procédé peu commun qui ressemblait à un «coup», mais un procédé légal. Seule une poignée de personnes, juges, greffiers ou avocats concourant à la procédure, étaient au courant de l’identité de la plaignante et de son