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Libération
Violences

Bas-Rhin : une enseignante de collège poignardée en classe, un élève interpellé

La professeure de musique de 66 ans a été blessée ce mercredi 24 septembre, dans son établissement de Benfeld, au sud de Strasbourg. Le suspect de 14 ans a été arrêté.

Gendarmerie nationale, illustration. (Jean-Marc Barrere/Hans Lucas. AFP)
Publié le 24/09/2025 à 9h56, mis à jour le 24/09/2025 à 16h17

Une professeure de musique de 66 ans a été blessée au visage à l’arme blanche, en classe, par un élève de 14 ans ce mercredi 24 septembre au matin au collège Robert-Schuman de Benfeld (Bas-Rhin), a-t-on appris de la gendarmerie. L’établissement a été évacué, précise cette même source.

La gendarmerie indique que le jeune assaillant a été interpellé. Il s’agit d’un adolescent de 14 ans qui s’est «porté des coups de couteau» au moment de son interpellation, soulignent les gendarmes. La compagnie de gendarmerie de Sélestat et la Section de recherches de Strasbourg ont été dépêchées sur place.

Selon une élève, témoin directe de la scène, l’agresseur aurait frappé à la porte avant de s’en prendre à l’enseignante. «On était en cours de musique lorsque ça a toqué à la porte», a raconté cette collégienne au quotidien les Dernières nouvelles d’Alsace (DNA). «La professeure a ouvert et l’élève l’a tout de suite agressée. Il l’a frappée au visage. La professeure avait du sang partout au niveau du visage. Puis il est parti. La professeure est rentrée dans la classe pleine de sang. On a hurlé», a-t-elle poursuivi.

Urgence absolue

Selon BFM TV, le garçon serait un jeune hébergé en foyer. La gendarmerie indique qu’il a été placé en urgence absolue et transporté au CHU de Strasbourg en hélicoptère, après un arrêt cardiorespiratoire. L’enseignante elle, aurait été admise à l’hôpital en urgence relative.

D’après nos confrères, l’adolescent «était connu de son établissement pour y avoir réalisé des tags nazis». Et selon le Parisien, il «avait déjà été signalé en mars 2025 par l’Education nationale pour son intérêt [pour] Hitler et [les] armes». Par le passé, l’élève avait été «contrôlé par les policiers parce qu’il faisait des signes nazis, chantait Erika [chant militaire de la Wehrmacht, ndlr] en cours, des croix gammées, des trucs comme ça», a raconté aux journalistes Florine, une collégienne de 14 ans. Contacté, le parquet de Strasbourg n’a pour l’instant pas donné suite.

Arrivée sur place dans l’après-midi, la ministre démissionnaire de l’Education nationale, Elisabeth Borne, a décrit un élève «perturbé», qui possède le statut handicapé. Elle a également décrit un environnement familial cabossé. D’après la ministre démissionnaire, sa «fascination pour l’idéologie nazie» et «les armes» avait été «repérée» par la communauté éducative de l’établissement. Il avait aini été signalé à la justice au printemps pour avoir «inscrit des croix gammées sur un cahier», ce qui lui avait valu une sanction disciplinaire de son collège. Elisabeth Borne a ajouté que la question des portiques de sécurité dans les écoles devrait être étudiée au cas par cas.

Cellule d’urgence médico-psychologique activée

«Je crois que le collège avait pris toutes ses mesures, c’est un établissement calme qui a un encadrement exemplaire», a souligné le maire de la commune, Jacky Wolfarth. On verra «bien ce que l’enquête déterminera selon l’aspect et le profil psychologique de la personne qui a commis l’infraction», a-t-il encore déclaré à l’AFP.

D’après le quotidien les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA), «les élèves du cours où s’est déroulée l’agression ont été confinés dans la salle de classe avant d’être déplacés au foyer du collège». Dans un communiqué, l’académie de Strasbourg souligne que «l’ensemble des élèves présents a été mis en sécurité dans la salle des fêtes de la commune à proximité immédiate du collège, sous protection de la gendarmerie».

Le collège précisait dans la matinée à Libé que les parents d’élèves étaient en train de venir récupérer leurs enfants. «On est là, et nous ne pouvons pas encore voir nos enfants. Ils doivent être interrogés. Certains sont terrorisés, et nous sommes là», a expliqué une mère de famille à nos confrères de Dernières Nouvelles d’Alsace.

L’académie de Strasbourg précise qu’une cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) a été activée pour accompagner les élèves, leurs familles et le personnel de l’établissement alsacien. «Une enquête judiciaire est en cours», indique l’académie dans son communiqué.

Mise à jour à 16 h 17 avec l’arrivée de la ministre démissionnaire sur place et davantage de précisions.