7h59-8h07. Huit minutes sur lesquelles pèseront encore, peut-être pour toujours, de lourdes interrogations. C’est le temps qu’il a fallu à Myriam Jaouen pour forcer Lisa, en lui maintenant la nuque, à ingurgiter une quantité massive d’un détergent ultra puissant, le 22 juin 2022. Le temps, ensuite, de la changer et de la nettoyer grossièrement, alors que le bébé hurlait d’une douleur inouïe en tentant de régurgiter l’acide sulfurique qui a totalement dissous son estomac et ses intestins, et qui provoquera sa mort quelques heures plus tard. Le temps, enfin, d’aller poser l’enfant face contre le sol, dans la pièce la plus éloignée de l’entrée de la crèche où Myriam Jaouen était employée depuis peu. Huit minutes, ponctuées d’un geste inimaginable, asséné sous le coup d’une «espèce de court-circuit psychique», a expliqué l’un des experts psychiatres, dont aucun n’a pour autant retenu l’altération ou l’abolition du discernement devant la cour d’assises du Rhône. Au terme de trois jours de procès, les jurés ont déclaré, ce jeudi 3 avril, Myriam Jaouen coupable de «torture ou actes de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner» et l’ont condamnée à une peine de vingt-cinq ans de réclusion criminelle.
A la barre
Bébé empoisonnée à Lyon : l’employée de crèche condamnée à vingt-cinq ans de réclusion criminelle
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Les avocates de Myriam Jaouen, Julia Coppard (à gauche) et Mailys Leduc, à la cour d'assises de Lyon, mercredi 2 avril. (Olivier Chassignole/AFP)
publié le 3 avril 2025 à 20h15
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