Il y a un an, l’ancien PDG d’EDF et de Veolia, suspecté d’entretenir des liens serrés avec l’entreprise publique russe de nucléaire Rosatom en dépit de la guerre, avait tenu à s’expliquer face à un parterre de chefs d’entreprise et de politiques, réunis par la fondation de Jean-Pierre Chevènement : «J’ai gardé des relations tout à fait amicales avec mes amis russes, je ne vois pas pourquoi je leur ferais l’offense d’annoncer une démission.» En effet, Henri Proglio est toujours aujourd’hui membre du conseil international qui coiffe le géant russe de l’atome, même si son activité est en sommeil, aux côtés d’une poignée d’autres Européens. Celui qui reste administrateur autant des filiales finlandaise et turque de ce groupe nucléaire, que de la holding de tête de la banque Rossiya, manie avec gourmandise le politiquement incorrect et s’est rapproché depuis l’année dernière de Marine Le Pen, s’affichant à sa table dans un restaurant des Champs-Elysées. «A son invitation», a-t-il alors minimisé.
En tout cas, le business de l’influent et iconoclaste entrepreneur de 74 ans lui vaut d’apparaître dans une nouvelle affaire judiciaire. Selon les informations de Libération, son bureau et son domicile ont fait l’objet d’une perquisition, le 14 septembre 2023, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le Parquet national financier (PNF), notamment pour «corruption» et «blanchiment de corruption», ainsi que pour «abus de biens sociaux» et