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Justice

Bijoux non déclarés de Rachida Dati : le parquet de Paris a ouvert une enquête

Comme l’a révélé «Libération» en avril, la ministre de la Culture et maire du VIIe arrondissement de Paris n’a pas déclaré à la Haute autorité pour la transparence une série d’objets de luxe : montres, bracelets, colliers, bagues… Montant de l’omission : 420 000 euros.

Rachida Dati à l'Assemblée nationale, le 24 juin 2025. (Magali Cohen/Hans Lucas)
Publié le 16/09/2025 à 13h09, mis à jour le 16/09/2025 à 13h35

Déjà mise en examen pour «corruption» dans l’affaire Carlos Ghosn, Rachida Dati est ciblée par une nouvelle procédure judiciaire. A la suite des révélations de Libération sur les bijoux qu’a omis de déclarer la ministre de la Culture, le parquet de Paris annonce ce mardi 16 septembre avoir ouvert une enquête pour «non déclaration» à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), à l’occasion de sa nomination dans le gouvernement Bayrou en décembre 2024.

«L’enquête ouverte à la suite des signalements dénonçant l’éventuelle infraction de non-déclaration de bijoux» à la HATVP «a été confiée à la brigade financière et anti-corruption (BFAC) de la police judiciaire de la préfecture de police», précise mardi le ministère public.

Dans une enquête publiée en avril, Libé a révélé que la maire du VIIe arrondissement n’a pas déclaré 19 pièces de joaillerie - montres, bracelets, colliers, bagues, etc.-, détenues depuis 2017, pour un montant total de 420 000 euros.

«J’ai rien à régulariser. Je n’ai jamais été prise en défaut sur aucune déclaration. Donc c’est pas aujourd’hui que ça va commencer», avait riposté la ministre début mai sur France Inter, précisant qu’elle comptait porter plainte de son côté pour diffamation.

Un patrimoine de 5,6 millions d’euros, sans aucun bijoux

La dernière déclaration de Rachida Dati, publiée par la HATVP en juin 2024, fait état d’un patrimoine de «quelque 5,6 millions d’euros sous forme de biens immobiliers en France et au Maroc, comptes courants, assurances-vie ou produits d’épargne». Mais aucune mention de bijoux, alors que les responsables politiques sont tenus de les déclarer lorsque leur valeur individuelle dépasse les 10 000 euros. La HATVP peut saisir la justice si elle décèle une intention frauduleuse ou une omission substantielle.

Le média en ligne Blast a ensuite annoncé que le montant des bijoux non déclarés atteignait en réalité 600 000 euros, un chiffre «farfelu» selon une réponse faite par la défense de Rachida Dati à Blast citée par le média.