Le magistrat du parquet avait déjà mis en garde face à un éventuel emballement médiatique. Le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier, a annoncé ce mardi 9 janvier dans un communiqué avoir classé l’affaire dite du «bizutage» dans un palace à Biarritz. Le parquet, qui n’avait été saisi d’aucune plainte et s’était autosaisi à la suite de faits relatés dans un article de Sud-Ouest, a estimé que l’infraction n’était pas caractérisée, confirmant une information de France Bleu Pays basque.
Enquête
«Il apparaissait rapidement que [le salarié], qui s’était d’ailleurs abstenu de tout dépôt de plainte, se trouvait à l’origine d’une mise en scène organisée à l’occasion de son dernier jour de travail au sein de l’établissement, sous un aspect ludique», note le parquet dans un communiqué. «Des auditions et investigations conduites sous l’autorité de mon parquet […] ; il résulte qu’aucun acte de contrainte, d’agression sexuelle et de violence n’a été exercé de la part de quiconque parmi le personnel présent.» Jérôme Bourrier souligne également que la responsabilité du chef Aurélien Largeau «a été largement pointée, en violation de la présomption d’innocence».
Un «incident préoccupant»
Le 28 décembre, le groupe Hyatt, gestionnaire de l’hôtel de luxe de Biarritz, l’Hôtel du Palais, assurait qu’un «incident préoccupant» avait provoqué le départ du chef Aurélien Largeau. Un des employés de la cuisine, demi-chef de partie, avait été attaché nu à une chaise, avec une boule dans la bouche. L’intéressé avait rapidement démenti les accusations de «bizutage humiliant» portées contre son chef, tandis qu’Aurélien Largeau assurait «que les faits rapportés ne reflétaient en rien la réalité».
Le groupe Hyatt, qui a limogé le jeune chef auréolé d’une étoile au Guide Michelin, indiquait de son côté que «cet incident» ne reflétait pas ses valeurs et confirmait avoir mené «une investigation» avant de prendre «les décisions adéquates».