Une avancée en ligne de mire pour Boualem Sansal. La cour d’appel d’Alger a fixé au 24 juin la date du procès en appel de l’écrivain franco-algérien, condamné à cinq ans de prison pour notamment atteinte à l’intégrité du territoire algérien, selon les informations de Me Mohamed Baghdadi, bâtonnier d’Alger. Selon les informations du Figaro, le jugement sera annoncé quelques jours plus tard, le 1er juillet.
«Le procès a été reporté au 24 juin à la demande de l’intéressé pour lui permettre de constituer sa défense», a déclaré Me Mohamed Baghdadi. Selon le site Casbah Tribune, le procès était initialement programmé pour ce mardi, soit deux mois exactement après l’audience de première instance.
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Incarcéré depuis mi-novembre, Boualem Sansal, 80 ans, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison notamment pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
«C’est un homme qui est âgé et qui est fragilisé»
Ce mardi, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a déclaré que Paris espérait toujours que les autorités algériennes consentiront à «un geste d’humanité» en faveur de Boualem Sansal, qui est atteint d’un cancer. «Je suis très préoccupé par son état de santé. C’est un homme qui est âgé et qui est fragilisé», a ainsi souligné Jean-Noël Barrot à l’antenne de la radio France Inter.
Le ministre a dit souhaiter que le procès en appel se tienne «au plus vite, si possible dans les prochains jours, pour qu’à la suite de ce jugement, un geste d’humanité - celui auquel nous avons appelé les autorités algériennes - puisse être pris à son égard».
L’Algérie et la France traversent depuis l’été dernier une crise diplomatique considérée comme l’une des plus graves depuis la guerre d’Algérie (1954-1962), marquée ces derniers jours par une nouvelle série d’expulsions de fonctionnaires de part et d’autre. Toutes les coopérations sont gelées.
Jusqu’à présent, les multiples demandes de libération ou de grâce présidentielle de Boualem Sansal provenant de France, y compris du président Emmanuel Macron en personne, sont restées lettre morte.