Devant la commission de la culture de la Chambre haute le 22 octobre, Laurence des Cars, directrice du musée le plus visité du monde, avait exhorté au déploiement «d’une antenne de police déployée au sein du Louvre», cette «ville dans la ville». Réponse par la négative ce mercredi 29 octobre du tout nouveau préfet de police de Paris, Patrice Faure. Celui qui a pris ses fonctions lundi se dit «fermement opposé» à cette installation d’un commissariat au sein du musée, victime d’un casse spectaculaire lundi 19 octobre. Dimanche déjà, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez avait lui aussi opposé une fin de non-recevoir à Laurence des Cars concernant un tel dispositif.
S’exprimant lors d’une table ronde sur la sûreté des musées organisée par la commission de la culture du Sénat, Patrice Faure a par ailleurs relevé que s’il faisait droit à cette demande, chacun – musée, établissement public – lui réclamerait aussi un commissariat. Dans la droite ligne du ministre, le nouveau préfet de police de Paris a ainsi fait valoir qu’il préférait concentrer ses efforts sur la protection «périmétrique».
Notant qu’il y avait eu «1 080 interventions autour du Louvre depuis le début de l’année», Patrice Faure a également souligné qu’il y avait «1 300 caméras au Louvre». «Pour autant, a-t-il dit, il y a un pas technologique qui n’a pas été franchi […] Les caméras ne sont pas toutes numériques.» A cet égard, Laurence des Cars avait évoqué en 2021 «le risque d’obsolescence».
Une minute de délai entre l’appel au 17 et le déclenchement de l’alarme
Concernant le casse du Louvre, dont le préjudice a été évalué à 88 millions d’euros, le nouveau préfet de police a révélé que «la première alerte» parvenue à la police était un «appel au 17 passé à 9 h 36 par un cycliste» voyant le monte-charge et les malfaiteurs.
Trois minutes plus tard, «à 9 h 39, les effectifs de police étaient sur place», a-t-il dit. En réponse à une question du président de la commission, Laurent Fafon, un collaborateur du préfet a précisé qu’il n’y avait eu qu’une minute entre l’appel au 17 et l’alarme Ramses à l’intérieur du musée.
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Patrice Faure a révélé en outre que l’arrêté préfectoral, valable cinq ans, autorisant le système de vidéosurveillance du Louvre était «caduc depuis le 17 juillet 2025». «Il n’y a pas eu de demande de reconduction» par la commission idoine, a-t-il dit, soulignant toutefois que cette «infraction administrative» n’avait pas eu d’incidence sur le fonctionnement des caméras de surveillance du musée.
Le préfet de police de Paris a enfin regretté qu’il ne soit pas possible d’utiliser des caméras dotées d’intelligence artificielle pour suivre «les mouvements de matériaux», en l’occurrence celui des scooters des malfaiteurs. «Si nous avions eu cette autorisation, nous aurions pu traquer très rapidement les voleurs avec une possibilité d’interception qui aurait été bien plus favorable», a-t-il dit.
Justice
Par ailleurs, l’affaire du vol spectaculaire de huit joyaux de la Couronne de France au musée du Louvre pourrait connaître une accélération ce mercredi, avec la fin imminente des gardes à vue des deux suspects interpellés et une conférence de presse de la procureure de Paris.