L’enquête a progressé, dans le braquage de la galerie Apollon du Louvre, dimanche 19 octobre, avec la mise en examen de deux suspects ce samedi 1er novembre, interpellés alors qu’ils se rendaient au stade Jean-Bouin mercredi soir selon le Parisien, qui vient s’ajouter à celles de deux autres personnes arrêtées dimanche 26 octobre, soupçonnées d’avoir fait partie du commando qui s’est emparé des bijoux de la couronne. Deux inculpations, pour «vols en bande organisée» et «association de malfaiteurs» pour le premier et «complicités de vols» et «association de malfaiteurs pour la seconde», a indiqué le parquet dans la soirée de samedi. Les trois autres personnes interpellées dans le même temps ont été relâchées sans poursuite.
Un homme de 37 ans avec onze condamnations
La première mise en examen concerne un homme de 37 ans déjà connu des services de police pour des faits de vol, son casier judiciaire faisant mention de onze condamnations «dont des faits de vols aggravés et d’autres reliés à la délinquance routière», a détaillé la procureure de Paris Laure Beccuau dans une interview à franceinfo dimanche 2 novembre.
«On le soupçonne de faire partie de ce commando», a précisé la magistrate, qui précise que les enquêteurs n’ont pas encore «d’idée de son rôle précis», le suspect s’étant «refusé à toute déclaration» tandis que «ses comparses ont livré des explications parcellaires».
Ce qui est certain, a poursuivi Laure Beccuau, c’est qu’il a été relié à ces faits grâce à des traces ADN retrouvées dans la nacelle. Autre élément relevé par la procureure, ses liens avec l’homme mis en examen quelques jours plus tôt : «Quand on compare leurs casiers, on s’aperçoit qu’ils ont été impliqués dans une même affaire de vol, en 2015 à Paris.» Les profils ne correspondent pas à «l’image [qu’on se fait] de la grande criminalité», convient Laure Beccuau, qui n’en est pas pour autant étonnée : «Aujourd’hui, on a des profils assez peu connus qui montent rapidement vers des profils de grande criminalité.»
Pour sa compagne de 38 ans, l’hypothèse d’un ADN de transfert
L’autre personne mise en examen est une femme de 38 ans, mère de famille et compagne du premier homme cité. Résidente de La Courneuve, elle a été mise en examen pour complicité après que «des traces ADN ont été retrouvées également dans la nacelle». Son implication demeure toutefois encore incertaine, Laure Beccuau rappelant quand l’état, «on peut se poser la question de savoir si ce n’est pas de l’ADN de transfert, c’est-à-dire que son ADN a été posée sur quelqu’un ou sur un objet, avant d’être redéposé sur la nacelle. Ça méritera d’être confirmé.»
Lors de son audience, la suspecte a été vue en pleurs, disant avoir «peur» pour ses enfants et pour elle-même. Son avocat a rappelé que sa cliente contestait toute implication dans les faits, mais Laure Beccuau avait justifié, dès samedi, son incarcération par un «risque de concertation» et de «trouble à l’ordre public».
Après ses mises en examen, un quatrième profil manque pour compléter le commando observé par les caméras de vidéosurveillance. «Une personne au moins», remarque la procureure. «La nacelle a été volée le 10 octobre : est-ce que ce sont les mêmes personnes qui ont volé la nacelle que celles qui ont fait le braquage ?» interroge-t-elle, en précisant que le travail de recherche des bijoux, un butin estimé à 88 millions d’euros, se poursuit.