L’enquête se poursuit après le fric-frac de la galerie Apollon. Deux personnes sur les cinq interpellées mercredi soir ont été mises en examen samedi 1er novembre, tandis que trois ont été remises en liberté, selon des sources policières et proches du dossier.
Parmi les personnes mises en examen figure une femme de 38 ans, poursuivie pour complicité de vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue d’un crime. Celle-ci a a été placée en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention lors d’une audience. Résidante de la Courneuve, elle avait été arrêtée dans la semaine lors d’une deuxième vague d’interpellation.
Les avocates Sofia Bougrine et Noémie Gorin, qui représentent l’un des cinq suspects remis en liberté sans poursuites à son encontre à l’issue de sa garde à vue, ont déploré la situation auprès de l’AFP : «Dans ces affaires de grande criminalité, nous constatons que les vagues d’interpellation ressemblent davantage à des filets dérivants.»
Cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.
Ces nouvelles interpellations se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d’avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place. Ces deux habitants d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.
En garde à vue, ces deux hommes - un arrêté à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de rejoindre l’Algérie, l’autre à Aubervilliers - «se sont livrés à des déclarations […] minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier», avait indiqué Laure Beccuau.
Le «marchés parallèles» comme lieux d’écoulements du butin
Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. «Des traces ADN» le lient au vol, avait-elle noté. Les autres personnes interpellées «peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits», avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.
Ces nouvelles interpellations, à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, «n’ont pas été du tout liées aux déclarations» des deux mis en examen, mais «à d’autres éléments dont nous disposons au dossier», les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l’examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.
Laure Beccuau avait souligné sa «détermination», comme celle de la centaine d’enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l’ensemble des malfaiteurs impliqués.
Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait «un certain nombre de marchés parallèles» car ce n’est vraisemblablement pas sur le marché légal des œuvres d’art qu’ils surgiront. Parmi les hypothèses des enquêteurs : celle que ces joyaux puissent «être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu», a-t-elle pointé.
Mise à jour le 1er novembre à 17h07 avec l’annonce des deux mises en examen et trois remises en liberté