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Justice

Brétigny-sur-Orge : une femme de 32 ans victime d’un féminicide, ses enfants aussi violentés

Une femme de 32 ans a été tuée dans la nuit de mardi à ce mercredi 8 janvier à Brétigny-sur-Orge (Essonne). Son compagnon, âgé de 29 ans, a été interpellé dans la foulée, mais n’a pu être auditionné en raison de son état de santé. Il a été hospitalisé sous contrainte.
Illustration d'une voiture de police, Paris. (Eric Beracassat/Hans Lucas. AFP)
publié le 8 janvier 2025 à 10h55
(mis à jour le 8 janvier 2025 à 20h59)

Elle avait 32 ans. Une femme a été tuée dans la nuit de mardi 7 à mercredi 8 janvier dans un appartement de Brétigny-sur-Orge (Essonne), selon un communiqué du procureur de la République du tribunal judiciaire d’Evry consulté par Libération. Dans ce document, Grégoire Dulin précise que les forces de l’ordre ont été contactées par des voisins, «après avoir entendu les hurlements d’une femme provenant d’un appartement de leur copropriété».

Toujours selon ce communiqué, les policiers tentent de pénétrer dans l’appartement sans y parvenir, à cause d’une porte blindée. De la même manière, ils lancent des négociations avec un homme présent à l’intérieur. Alors qu’ils attendent le «matériel nécessaire» pour accéder au logement par la force, «les cris de la femme s’arrêtent soudainement». Au moment d’ouvrir la porte, le mis en cause se «jette» sur les policiers «armé de deux couteaux». Il est maîtrisé «grâce à l’usage d’un pistolet à impulsion électrique».

Les forces de l’ordre découvrent ensuite le corps sans vie de sa conjointe dans la salle de bains de l’appartement. D’après les premières conclusions de l’autopsie, la victime est morte à la suite de «très nombreux coups portés à la tête», a détaillé le parquet d’Evry dans la soirée.

«Dans un état de grande excitation», le mis en cause, âgé de 29 ans, «tenait des propos incohérents lors de son interpellation». Des prélèvements ont été réalisés pour déterminer si ce dernier était «sous l’emprise de substances stupéfiantes ou d’alcool». Ce mercredi dans la soirée, le parquet d’Evry a fait savoir que l‘état de santé du suspect a été déclaré «incompatible avec la mesure de garde à vue par les médecins l’ayant examiné sans qu’il puisse être auditionné». L’homme, dont le casier judiciaire fait état de trois condamnations pour des faits commis entre 2014 et 2016, notamment pour violences, a été hospitalisé sous contrainte.

Deux enfants de 7 et 4 ans, dont l’un issu du couple, étaient présents dans le logement. Ils ont été pris en charge par une équipe médico-psychologique. Les examens médicaux réalisés ce mercredi après-midi ont mis en évidence «qu’ils ont également subi des violences», selon le procureur d’Evry.

Les investigations ont été confiées à la division de l’action territoriale de la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de l’Essonne. Le parquet a prévu d’ouvrir une information judiciaire, pour «de meurtre par conjoint» et «violences sur mineurs par ascendant, et de saisir un juge d’instruction.

Un premier féminicide dans le Nord

Il s’agit du troisième féminicide recensé cette année en France. Une femme de 51 ans, Isabelle est devenue la première victime de féminicide de 2025 à Hautmont (Nord). Mercredi 1er janvier, les secours ont reçu un appel du compagnon d’Isabelle expliquant «avoir fait une bêtise». Le corps de cette femme a été retrouvé roué de coups. Mis en examen pour homicide volontaire par conjoint, le compagnon d’Isabelle a été placé en détention provisoire jeudi, a indiqué ce vendredi 3 janvier le parquet de Valenciennes.

En Nouvelle-Calédonie, une femme de 54 ans a également été poignardée à mort samedi 5 janvier au soir à Yaté, dans le sud de l’archipel. Selon le parquet, son conjoint de 52 ans a été interpellé. D’après les premiers éléments de l’enquête, dont fait écho l’AFP, la victime a été poignardée au niveau de la cuisse au cours d’une dispute et la lame aurait alors perforé l’artère fémorale. Le conjoint aurait ensuite quitté le domicile conjugal avant d’être retrouvé par des proches, qui l’ont conduit à la gendarmerie. Fortement alcoolisé, il n’a pu être placé immédiatement en garde à vue.

En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19 % par rapport à 2022, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur publié fin novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Mis à jour : à 20h59, avec l’ajout des nouvelles déclarations du parquet d’Evry.