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Enquête sur le cabinet d’avocats Lexing: «On apprend à considérer Alain Bensoussan quasiment comme un dieu»

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Contrôle obsessionnel des salariés, exigences extravagantes, intimidation... «Libération» a recueilli les témoignages de 23 membres, anciens ou actuels, de la structure. Ils décrivent un «climat de terreur». Deux ex-collaborateurs ont saisi le conseil de l’ordre.
Alain Bensoussan à Paris en 2019. (Marc Chaumeil/Divergence)
publié le 17 janvier 2022 à 17h17
(mis à jour le 15 avril 2022 à 14h24)

[Article mis à jour le 15 avril 2022 avec l’ajout en fin d’article d’un droit de réponse du Cabinet LEXING – Alain BENSOUSSAN, avocats]

«Secte», c’est le mot auquel pensent spontanément beaucoup d’anciens collaborateurs du cabinet d’avocats Lexing pour décrire l’ambiance irréelle qui y règne. Une atmosphère pesante, mêlant traitements dégradants et culte du chef, façonnée par le fondateur, Alain Bensoussan, 70 ans, seul associé de la structure, et donc «gourou» d’un «écosystème captif». Autour de lui, une bonne partie de sa famille − entre autres son frère, sa femme, ses deux enfants − et un aréopage de directeurs de département constituent la «cour du roi», et appliquent au doigt et à l’œil toutes les consignes du grand chef. Tout en bas, un parterre de collaborateurs, essentiellement de très jeunes avocats tout juste sortis d’école.

Malgré un climat souvent décrit comme toxique, beaucoup acceptent de se plier aux canons monarchiques du boss, dans l’optique de se façonner un CV désirable. Tous gardent en tout cas un souvenir mémorable de leur première rencontre avec Alain Bensoussan, qui semble apprécier d’être dépeint en patron omnipotent. Ainsi, lors de l’arrivée d’une poignée de nouvelles recrues − une douzaine d’un coup, illustration d’un turn-over abondant − il les questionne sur ce qu’ils ont entendu dire du cabinet. L’un d’entre eux ose lui rapporter la rumeur d’un patron gourouesque. «C’est exactement cela, continuez à répandre ce