De somptueuses fêtes à Versailles, des vols en jet privé vers d’agréables destinations de vacances, des achats de bijoux chez Cartier, des invitations au Festival de Cannes ou à Rio, le tout payé par Renault-Nissan : les soupçons visant Carlos Ghosn depuis son arrestation surprise, en novembre 2018 à l’aéroport de Tokyo, concernaient au premier chef les bénéfices personnels que l’ancien magnat de l’automobile aurait tirés de sa position de puissant patron, à qui personne n’osait s’opposer au sein des firmes française et japonaise. Des faits simples, des images symboles. Qui a oublié les images d’une soirée donnée en 2014 au château de Versailles, au prétexte des quinze ans de l’alliance entre Renault et Nissan, à laquelle ont surtout assisté des amis de Carlos Ghosn, qui fêtait ses 60 ans, accueillis par des huissiers en livrée d’époque pour un dîner dans une vaisselle dorée ?
Ces dépenses bling-bling, même si elles posent question, ne seraient que des broutilles au regard de la potentielle caisse noire de Carlos Ghosn mise au jour par la justice. Les enquêteurs soupçonnent l’existence d’un système de «corruption» et de «blanchiment en bande organisée» dont l’épicentre se sit