Après le carambolage digne d’un film d’action, le procès. Le conducteur soupçonné d’avoir refusé d’obtempérer samedi 22 mars à Paris, donnant lieu à un spectaculaire accident impliquant trois voitures de policiers, qui ont été légèrement blessés, sera jugé le 2 juin, a indiqué le parquet de Paris mardi 25 mars.

Déféré en comparution immédiate lundi, cet homme, âgé de 30 ans, a été placé sous contrôle judiciaire d’ici là, avec interdiction de conduire, l’obligation de soins alcooliques et psychologiques et l’interdiction de contact avec les autres protagonistes du dossier. Il sera jugé pour refus d’obtempérer, aggravé par la mise en danger de la vie d’autrui, délit de fuite, défaut de maîtrise et conduite sous l’empire alcoolique au taux contraventionnel faisant encourir une amende de 750 euros.

Ses deux passagers, d’abord arrêtés puis remis en liberté, ont été de nouveau interpellés lundi 24 mars peu après minuit, l’un pour conduite sans permis de conduire, qui lui avait été retiré, l’autre pour fourniture d’identité imaginaire, rapporte également le parquet. Selon une source policière, les deux passagers «venaient de sortir des locaux du STJA [le service chargé de l’enquête sur le refus d’obtempérer, ndlr] suite à leur mesure de garde à vue».

Samedi 22 mars, vers 5h45 dans le XIVe arrondissement de Paris, «dans le cadre d’un contrôle routier», le conducteur «a refusé d’obtempérer aux injonctions des policiers lui demandant de s’arrêter», grillant un feu rouge, rapporte la préfecture de police. Trois véhicules de police se sont alors lancés à sa poursuite, sur plusieurs kilomètres. C’est à l’angle de l’avenue du Maine et du boulevard du Montparnasse, dans le XVe arrondissement, que le suspect a perdu le contrôle de son véhicule et percuté un feu rouge. Avant que les trois véhicules poursuivant ne s’encastre successivement dans la voiture fuyarde.

Un enchaînement des faits confirmé par Libération, qui a pu consulter des images de vidéosurveillance. Et que le préfet de police Laurent Nunez a expliqué par une «visibilité assez faible». «C’est une courbe.» Selon l’ancien ministre, l’accident a «légèrement blessé» dix policiers, qui sont sortis de l’hôpital samedi. A CheckNews, un policier fait valoir que «la voiture [poursuivie] était à cheval sur le terre-plein, le véhicule de police arrêté derrière, ils obstruaient la chaussée, il n’y avait pas d’échappatoire. Sinon les véhicules les auraient contournés pour éviter le choc.» Un autre fonctionnaire appuie sur le contexte nocturne, l’état de la chaussée et un possible manque de formation des policiers au volant «dans des conditions d’intervention». «Les fonctionnaires auront tout le temps de m’expliquer ces circonstances», a assuré de son côté Laurent Nunez.