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Justice

Carla Bruni-Sarkozy convoquée en vue d’une mise en examen dans l’affaire «Sauver Sarko»

Procès Sarkozy : l'ancien président face à la justicedossier
L’épouse de Nicolas Sarkozy est convoquée pour une possible mise en examen dans le cadre de l’enquête sur la rétractation, en 2020, de l’intermédiaire Ziad Takieddine.
Carla Bruni-Sarkozy lors d'un meeting de son époux à Saint-Maur-des-Fossés, le 14 novembre 2016. (Laurent Troude/Libération)
publié le 29 juin 2024 à 15h30

Carla Bruni-Sarkozy est convoquée pour une possible mise en examen dans l’enquête sur la rétractation en 2020 de l’intermédiaire Ziad Takieddine, qui accusait son époux Nicolas Sarkozy d’avoir financé sa campagne présidentielle 2007 avec des fonds libyens, a-t-on appris ce samedi 29 juin de source proche du dossier.

Selon cette source, la mannequin et chanteuse encourt des poursuites pour recel de subornation de témoin, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’escroqueries au jugement en bande organisée et en vue de la corruption de personnels judiciaires libanais. L’artiste de 56 ans pourrait ressortir de cet interrogatoire, dont la date n’a pas été précisée, mise en examen ou sous le statut plus favorable de témoin assisté.

L’information judiciaire ouverte en mai 2021 se penche sur la possible tentative d’une douzaine de protagonistes de tromper la justice française dans le dossier libyen, dont le volet principal sera jugé début 2025. Une opération qui avait été baptisée «Sauver Sarko», dont l’objet était d’obtenir le changement de version de Ziad Takieddine en 2020, qui avait dédouané le chef de l’Etat.

L’ex-président a été mis en examen en octobre, suspecté d’avoir avalisé ces manœuvres. En avril, ses avocats ont déposé une requête pour faire annuler cette mesure et, récemment, une demande de dépaysement de l’enquête.

Ligne téléphonique occulte

L’épouse de l’ancien chef d’Etat a déjà été entendue deux fois par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, d’abord comme témoin en juin 2023, puis comme suspecte début mai.

Récemment, selon des éléments de l’enquête dont l’AFP a eu connaissance et en partie révélés par le Parisien, le juge d’instruction financier chargé du dossier pense avoir découvert les preuves de l’utilisation d’une ligne téléphonique occulte par Carla Bruni-Sarkozy. Pour le juge, le téléphone aurait notamment servi à l’ex-couple présidentiel à recevoir des messages de l’ex-papesse des paparazzis, Mimi Marchand (de son vrai nom Michèle Marchand), également mise en cause, sur le déroulement de l’opération.

Lors de son audition début mai, Carla Bruni-Sarkozy a contesté qu’il s’agissait de son téléphone. Elle a dit se «sentir responsable» de la mise en cause de son mari. «C’est moi qui devrais être mise en examen», a-t-elle affirmé, accusant Mimi Marchand d’avoir «utilisé le nom de [son] mari et le [sien] dans cette affaire pour se donner du poids auprès de ses compères». Mimi Marchand, a-t-elle poursuivi, «est maligne, mais pas forcément dans la vérité. […] Elle est très manipulatrice». Sollicité, l’avocat de la chanteuse, Paul Mallet, n’a pas répondu.