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Reportage

A Béziers, la colère des habitants après une nuit de violences : «C’est des gamins de 15 ans qui en ont marre d’être contrôlés et frappés par les policiers» 

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Dans le quartier populaire de la Devèze, des policiers ont été ciblés par des tirs de mortier d’artifice dans la nuit de samedi 19 à dimanche 20 juillet. Les habitants, qui ont le sentiment d’être délaissés et méprisés, attribuent ces dérives au démantèlement du tissu associatif local, à l’abandon du quartier et au comportement de la police municipale.
Dans le quartier de la Devèze, à Béziers, un appartement a été détruit par des tirs de mortier, dans la nuit de samedi 19 à dimanche 20 juillet 2025. (David Richard/Libération)
par Solange de Fréminville, envoyée spéciale à Béziers (Hérault), correspondance à Montpellier et photo David Richard
publié le 22 juillet 2025 à 12h44

«C’est triste.» Ouafa, 46 ans, une habitante du quartier populaire de la Devèze, à Béziers (Hérault), se désole de l’incendie qui a en partie brûlé l’appartement d’une personne âgée, dans la nuit de samedi 19 à dimanche 20 juillet, vite évacuée, ainsi que ses voisins. Des violences ont abouti à ce drame. Des pompiers, accompagnés de la police nationale, sont intervenus vers une heure du matin pour éteindre le feu mis à une poubelle et une voiture. Mais des jeunes auraient attaqué les policiers à coups de tirs de mortier d’artifice, causant une brûlure à la jambe de l’un d’entre eux et mettant le feu à un logement. En haut de la façade de l’immeuble, des traces de fumée noire sont encore visibles. Et plus loin, à un carrefour, de la cendre au sol, là où le véhicule et la poubelle ont brûlé.

Un «guet-apens», selon les forces de l’ordre, qui disent avoir arrêté deux jeunes. Le procureur de la République a aussitôt ouvert une enquête. «Je ne défends en aucun cas ce qu’ils ont fait, mais beaucoup de policiers nous manquent de respect, nous parlent mal», confie Yassine, 18 ans, venu jouer au foot sur le «synthé»,