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Procès

«C’était comme la roulette russe» : après une série d’accidents du travail, les usines Paprec devant la justice

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Accusée d’une série de défaillances ayant mené en 2023 à la mort du jeune technicien de maintenance Jules Pertet, la multinationale du recyclage est jugée pour homicide involontaire par le tribunal correctionnel de Nîmes, ce jeudi 12 juin.
Un des sites de l'usine de recyclage Paprec, vers Grenoble. (François Henry/REA)
publié le 11 juin 2025 à 16h08

En l’espace de quinze mois, deux accidents graves se sont produits dans les usines du groupe Paprec, numéro 3 français du recyclage. Le premier est survenu à Lansargues, dans l’Hérault, le 8 avril 2022. Un jeune intérimaire, happé par une machine aspire sacs, s’en était sorti par miracle, mais avec plusieurs fractures, à la main, au bras gauche et à l’omoplate, un scalp d’une partie du cuir chevelu et des séquelles durables. A Nîmes, le 26 juillet 2023 en début d’après-midi, un accident semblable allait coûter la vie à Jules Pertet, technicien de maintenance de 21 ans. L’ouvrier, en CDI au sein du groupe depuis quelques semaines au moment du drame, venait de faire part à ses parents de son envie de démissionner. «Il ne se sentait pas en sécurité», se souvient aujourd’hui sa mère, Sylvie Pertet.

C’est cette dernière affaire qui sera portée devant le tribunal correctionnel de Nîmes, ce jeudi 12 juin à partir de 14 heures. L’entreprise Paprec Méditerranée, filiale du groupe Paprec (trois milliards d’euros de chiffres d’affaires), est jugée notamment pour homicide involontaire, accusée d’avoir manqué à ses obligations de sécurité. Au moment du drame, Jules Pertet était chargé d’une opération de maintenance prévue deux fois par jour, qui consiste à nettoyer une machine dite «aspiration plastique» pour en extraire les déchets et éviter des bourrages.

79 non-conformités

Comme à l’accoutumée, il avait pénétré dans le caisson de la machine pour accéder au séparateur sur lequel il devait int