Ils se tiennent bien sages sur le banc en bois. Coupes de cheveux dégagées sur les tempes, endimanchés dans leurs chemises repassées. Quelques instants plus tôt, ils sont entrés en petit troupeau au tribunal correctionnel de Valence. Ils ne s’adressent pas la parole, comme s’ils se croisaient pour la première fois. Avant le 25 novembre, la plupart ne se connaissaient qu’à travers leurs profils sur les réseaux sociaux. Ces prévenus, à des degrés divers, sont tous des militants de la mouvance d’extrême droite radicale. Et tous, à l’exception d’un seul – le plus franc ou le plus simplet, c’est selon – vont s’employer à minimiser cette appartenance, la xénophobie qu’ils cultivent en ligne. Et qui a fini par se déverser en pleine rue à Romans-sur-Isère.
Ce mardi 6 février, neuf jeunes hommes ont été jugés pour avoir grossi les rangs de l’expédition haineuse qui a visé cette petite ville de la Drôme, une semaine après la mort de T