Au risque de décevoir monsieur le procureur adjoint de la République de Dijon, le prestige des vins dérobés par François B. n’a rien à voir avec notre venue, ce mardi 6 août, à son procès. «Le sujet n’est pas passionnant, un employé qui vole ses employeurs, c’est assez banal», balaye Pascal Labonne-Collin, en préambule de son réquisitoire. Il en est sûr : «C’est la qualité des vins volés qui a attiré la presse nationale !» Alors certes, pour les amateurs de Bourgogne, le butin – entièrement restitué – est alléchant : 226 bouteilles et 25 magnums issus de la maison Joseph Drouhin, puis 1 059 autres bouteilles et 159 autres magnums de la maison Albert Bichot. Aucune n’est étiquetée, mais comme le résume si bien le représentant du ministère public : «Il ne s’agit pas de piquette mais de grands crus !» Estimation du préjudice : 641 805 euros. Mais l’essentiel est ailleurs. François B., 57 ans, n’a rien bu ni rien vendu du trésor pourpre et doré qu’il a amassé a cours de ces sept dernières années. Et si François B., dont le casier judiciaire est vierge, a «énormément de remords», force est de constater qu’il a peu d’explications à donner.
Tout s’est effondré le 8 février. Alors qu’il était employé comme technicien de maintenance chez Albert Bichot, l’un des plus grands négociants de la région, une caméra le filme en train de subtiliser quatre quilles vierges, mais pleines, valant ensemble 522 euros : deux Chambolle-Musigny 1er cru et deux Nuits-Saint-Ge