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Justice

Chants antisémites dans le métro à Paris : un adolescent condamné pour injure publique en raison de la religion

Le tribunal pour enfants de Nanterre a condamné ce mardi 2 janvier l’un des huit mineurs interpellés fin octobre, mais sans retenir le délit d’apologie de crime contre l’humanité. Sa peine sera fixée en juin.
Les faits avaient eu lieu le 31 octobre, dans la ligne 3 du métro parisien. (Amaury Cornu/Hans Lucas. AFP)
publié le 2 janvier 2024 à 19h00

La condamnation n’est que partielle. Un adolescent de 16 ans a été condamné ce mardi 2 janvier par le tribunal pour enfants de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour avoir participé fin octobre à des chants antisémites dans le métro parisien, explique le parquet. Il a été déclaré coupable pour injure publique en raison de la religion mais relaxé pour apologie de crime contre l’humanité.

Une mesure éducative judiciaire provisoire, mise en place peu après les faits, a par ailleurs été maintenue par le tribunal «avec un module insertion et un module réparation», a précisé le parquet. L’audience de sanction aura lieu le 20 juin pour fixer la peine de l’adolescent.

Le 31 octobre, trois semaines après le début de la guerre entre le Hamas et Israël, un groupe de jeunes gens avait été filmé sur la ligne 3 du métro parisien en train de tenir des propos antisémites. Dans la rame, à gorge déployée, ils chantaient : «Nique les juifs et nique ta mère, vive la Palestine […] Nique les juifs et les grands-mères. On est des nazis, on est fiers.»

La vidéo avait rapidement fait le tour des réseaux sociaux et les faits avaient été signalés au parquet par la préfecture de police, la RATP et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Huit adolescents avaient par la suite été interpellés et placés en garde à vue. En raison de leur domiciliation, plusieurs autres jeunes de ce groupe ont été déférés au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), où ils doivent être jugés prochainement.

Pour Me Morad Falek, l’avocat du mineur jugé à Nanterre, la décision du tribunal «reflète non seulement les faits tels qu’ils ressortent de l’enquête mais également la personnalité» de son client. L’avocat a souligné l’impact positif des ateliers organisés par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) dans le cadre de la mesure éducative provisoire dont il fait l’objet.

Au 14 novembre, plus de 1 500 actes et injures antisémites avaient été recensés par les autorités depuis le 7 octobre, soit plus de trois fois plus que sur l’ensemble de l’année 2022.