Menu
Libération
Reportage

«Notre voisin a vu sa femme rentrer mais ne l’a pas vue ressortir» : en Charente, un gîte accueillant des handicapés ravagé par les flammes

Article réservé aux abonnés
La propriétaire du gîte fait partie des quatre victimes retrouvées après que le feu a pris ce lundi 28 juillet vers 4h30 à Montmoreau, dans le sud d’Angoulême. Une cinquième personne est toujours déclarée disparue. Le parquet a ouvert «une enquête de flagrance du chef d’homicide involontaire ou blessure involontaire contre X».
Les pompiers sont arrivés sur place moins de vingt minutes après l’alerte déclenchée vers 4 h 30 dans la nuit de dimanche à lundi. (Céline Levain /Mirage Collectif pour Libération)
par Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 28 juillet 2025 à 9h11
(mis à jour le 28 juillet 2025 à 19h57)

Le drame s’est noué au petit matin à Montmoreau, une commune d’à peine 3 000 habitants dans le Sud-Charente. Il est environ 4h30, dans la nuit de dimanche à lundi, quand un moniteur de vacances alerte les secours pour signaler un incendie dans le gîte où il travaille. Trois autres encadrants dorment dans le bâtiment avec lui, ainsi que les deux propriétaires du site et huit adultes avec un handicap mental, venus passer des vacances dans le sud-ouest de la France. Leur séjour a été organisé par l’antenne de Limoges de l’association Union française des centres de vacances (UFCV Limoges).

Conscients de l’ampleur du sinistre, 80 sapeurs-pompiers se mobilisent très vite en direction du lieu-dit Chez Gros Jean, un petit hameau isolé où seulement quelques maisons sont visibles depuis la route. Ils arrivent en moins de vingt minutes sur place avec 24 engins, mais le feu a déjà embrasé une bonne partie de l’ancien corps de ferme en pierres. Il faudra attendre 8h30 pour que les flammes soient maîtrisées. Sur les 800 mètres carrés de bâtiment, 300 sont réduits en cendres. Humainement, le bilan est très lourd. Quatre personnes, âgées de 20 à 75 ans, originaires de la région, de Haute-Vienne et du Jura, sont déclarées mortes. La première à cause des vapeurs toxiques. Les trois autres ont été retrouvées brûlées sous les décombres. Parmi elles, la propriétaire, une sexagénaire, et trois résidents. Une autre personne restait portée disparue en fin d’après-midi. Quatre autres ont également ét