C’est un groupe aussi discret en métropole que puissant dans les territoires d’outre-mer. Une multinationale tentaculaire au chiffre d’affaires d’au moins 4,5 milliards d’euros, présente dans la grande distribution, l’industrie, l’agriculture et le secteur automobile, dont les profits colossaux sont régulièrement pointés du doigt pour expliquer la cherté de la vie, notamment dans les Antilles. Cet empire tient en trois lettres : GBH, pour Groupe Bernard Hayot, du nom de ce béké (blanc créole descendant des colons esclavagistes) martiniquais dont la légende familiale raconte qu’il a commencé par élever des poulets sur son île natale dans les années 60, avant d’élargir ses activités de façon exponentielle et de s’étendre à la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie et plus récemment à l’Afrique, l’Amérique latine et la Chine.
Alors que GBH entretient la plus grande opacité autour de ses profits réels en outre-mer, quatre citoyens engagés pour la transparence de la vie publique ont intenté une action devant le tribunal de commerce de Fort-de-France (Martinique), afin de contraindre le groupe à publier ses comptes. Une procédure inédite. Jusqu’ici, ses dirigeants préféraient s’acquitter d’une amende dérisoire de 1 500 euros plutôt que de se conformer à la loi. Mais