En Normandie, l’énigme équine qui dure depuis plusieurs mois pourrait prendre fin. Ce jeudi 7 août, la procureure du Havre, Soizic Guillaume, a affirmé qu’un jeune homme d’une vingtaine d’années avait été placé en détention provisoire, soupçonné d’avoir tué cinq équidés et d’en avoir blessé grièvement dix autres dans la région depuis mai.
Interpellé le 4 août, l’homme sera jugé le 26 septembre au Havre pour «sévices graves ou actes de cruauté sur un animal domestique ayant entraîné ou non la mort», ainsi que la détention d’armes de catégorie D. Le suspect, à qui il est reproché sept faits ayant eu lieu entre le 26 juin et le 1er août, «a reconnu sa présence sur deux» d’entre eux mais sconteste les autres. Il encourt jusqu’à cinq ans de prison.
Un suspect déjà connu de la justice
Selon la procureure, l’un des chevaux tués appartenait à la petite amie du suspect, «sans que ce dernier n’ait fait état d’un conflit particulier avec elle». Le procédé utilisé lors des différentes agressions est similaire, avec des «lacérations plus ou moins profondes, parfois jusqu’à huit centimètres», dans certains cas «les yeux crevés» et des fractures ou écrasements liés à des coups sur les équidés. La procureure a rapporté que du sang avait été retrouvé sur le dernier lieu de l’agression, ce qui a permis d’identifier le suspect, «déjà connu» de la justice pour des faits de violence.
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Des perquisitions ont permis de trouver «un cutter qui présentait des traces de sang séché», une massette et des vêtements avec des «traces rougeâtres» ou encore des biscuits pour chevaux. Le mis en cause «n’a pas de lien spécifique avec les équidés» a détaillé la procureure. Selon elle, le jeune homme «ne peut pas expliquer les raisons de ses agissements, il explique avoir obéi à des pulsions». Une première expertise n’a décelé «aucun trouble psychiatrique pouvant altérer ou abolir son discernement», mais une seconde expertise doit être diligentée, a précisé Soizic Guillaume.
La Normandie, connue pour ses élevages de chevaux de course et de sport, est la région de France comptant le plus d’équidés. En 2020, des signalements de chevaux mutilés par centaines avaient créé une véritable psychose chez leurs propriétaires. Il s’était avéré que les trois quarts étaient d’origine naturelle, et que seuls 16 % des cas relevaient d’une action humaine.