Quelque chose semble ne tourner pas rond à Air Liquide, fleuron de l’industrie chimique et pilier du CAC 40. Du moins dans une de ses filiales, Seppic, la Société d’exploitation de produits pour les industries chimiques, spécialisée dans l’extraction de produits végétaux à destination du secteur pharmaceutique ou cosmétologique, qui avait racheté cette branche d’activité à l’allemand Bayer. Des cadres, principalement, y dénonce un management brutal visant à les pousser vers la sortie sans bourse délier, par le biais d’une rupture conventionnelle ou un licenciement pour faute, voire insuffisance professionnelle.
Plusieurs décisions prud’homales rendues récemment paraissent décrire un climat délétère porté par un management toxique. Dont un arrêt de la cour d’appel de Paris de mars 2024, qui a condamné Seppic à 103 000 euros de dommages et intérêts pour le licenciement sans cause de Myriam X., mais aussi pour «harcèlement moral». La société ne s’est pas pourvue en cassation, le jugement est désormais définitif. Outre le cas personnel de cette personne, la cour a retenu «plusieurs attestations de salariés affirmant avoir personnellement souffert du management harcelant et déstabilisant de son supérieur hiérarchique».
Ce n’est pas une première. En mars 2021, la même cour d’appel condamnait Seppic à 30 000 euros de dommages et intérêts pour les mêmes motifs. Une salariée avait eu l’outrecuidance de balancer à sa supérieure : «Vous n’êtes pas à la hauteur !» Ell