L’hôpital plutôt que le tribunal. Le procès de l’ex-ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui devait être jugé à partir de ce mardi à Nanterre (Hauts-de-Seine) pour «escroquerie» de frais de campagne, a été renvoyé aux 11 et 12 octobre pour raisons médicales. L’ex-ministre de l’Intérieur a en effet été «hospitalisé d’urgence» lundi pour «subir une opération chirurgicale», avait indiqué son avocat à la veille de l’ouverture du procès qui devait s’ouvrir à Nanterre. Les avocats du sarkozyste réclamaient depuis plusieurs jours le renvoi du procès à cause de l’état de santé de l’ancien secrétaire général de l’Elysée.
L’homme de 77 ans, qui souffrait déjà «de problèmes cardiaques» a contracté, durant son passage de deux mois à la prison de la Santé à Paris, «plusieurs pathologies supplémentaires sévères», assure son avocat Me Philippe Bouchez El Ghozi.
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Guéant avait été incarcéré du 13 décembre au 9 février – une première pour un ex-locataire de Beauvau – car la justice estimait qu’il ne payait pas assez vite son amende et les dommages et intérêts après sa condamnation dans l’affaire des primes en liquide du ministère de l’Intérieur. Amende qu’il avait finalement remboursée une semaine après son incarcération. Après sa discrète sortie de la prison de la Santé mercredi dernier, l’ancien ministre s’était soumis à plusieurs examens médicaux.
A sa sortie d’hôpital, Claude Guéant «devra être au repos chez lui pendant une dizaine de jours, et espère pouvoir retrouver ses pleines capacités dans environ un mois», poursuit son conseil, qui demandera mardi matin à Nanterre le renvoi de son procès, prévu sur deux jours. L’ancien secrétaire général de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy doit y être jugé pour «escroquerie» concernant le remboursement des frais de sa campagne législative de 2012, après la diffusion d’un tract en sa faveur par le maire UMP (devenu LR depuis) de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Une infraction passible de cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende.
Encore de nombreux rendez-vous avec la justice
Celui qui fut aussi préfet et directeur général de la police nationale doit également comparaître devant le tribunal correctionnel pour «financement illicite» de campagne. Parmi les prévenus figure notamment Pierre-Christophe Baguet, maire LR de Boulogne-Billancourt, pour «financement illicite» de campagne. Dans ce dossier, l’accusation reproche à Baguet et Guéant d’avoir cherché à faire financer par la ville de Boulogne-Billancourt des dépenses de propagande électorale au soutien de la candidature de Claude Guéant. Ce que contestent formellement les deux prévenus.
Même malade, Guéant n’en a pas pour autant fini avec la justice. L’ancien ministre doit, par exemple, être rejugé dans le dossier des sondages de l’Elysée, après avoir fait appel de sa condamnation, le 21 janvier, à un an d’emprisonnement, dont huit mois ferme, pour favoritisme. L’ancien secrétaire général de l’Élysée reste également mis en examen dans l’affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 pour «faux», «blanchiment de fraude fiscale en bande organisée», «corruption» et «association de malfaiteurs».
La justice suspecte le proche parmi les proches de l’ancien président de la République d’être l’artisan d’un potentiel «pacte de corruption» entre le régime libyen du dictateur Mouammar Kadhafi et l’équipe du ministre de l’Intérieur.
Mise à jour : ajout ce mardi à 10 h 40 du renvoi du procès à octobre.