Trente et un ans d’attente et presque autant à passer en prison : la peine maximale de trente ans de réclusion criminelle a été prononcée jeudi 25 septembre contre Pascal L., jugé devant la cour d’assises de l’Aisne pour le meurtre de Nadège Desnoix. La lycéenne avait été tuée à coups de couteau en 1994.
Lors de ses réquisitions, l’avocate générale a dressé un portrait glaçant de Pascal L., un homme déjà condamné pour viol et agression sexuelle au «tempérament extrêmement violent» qui fait montre d’une «intolérance à la frustration sexuelle» et a «peu de considération pour le consentement des partenaires». Elle a demandé que la peine soit assortie d’une période de sûreté des deux tiers, en conclusion du procès de l’un des plus anciens crimes non élucidés à être jugé en France.
«Le combat d’une vie»
Pour la famille de Nadège Desnoix, «c’est et ça a été le combat d’une vie», a assuré lors de l’audience Arnaud Miel, avocat de la mère de la victime. Un combat durant lequel est décédé le père de Nadège Desnoix, «mort de chagrin à cause de ce boucher», a affirmé l’avocat en pointant l’accusé dans son box.
Maître Gérard Chemla, avocat des frères et sœurs de la Nadège Desnoix, a déploré un «parcours interminable pour obtenir un peu de justice» et l’absence de rapprochement entre les différents dossiers liés à Pascal L., insistant sur la possibilité que «d’autres femmes» aient été victimes de sa violence.
La veille, à la barre, une commissaire de police évoquait des «similitudes» entre le meurtre de Nadège Desnoix et celui de Karine Leroy, une lycéenne de 19 ans retrouvée morte étranglée en 1994 en lisière de forêt à Montceaux-lès-Meaux (en Seine-et-Marne, à 20 km de Jouarre).