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Justice

Cold case : Dominique Pelicot accusé par une femme d’agression sexuelle en 1995, alors qu’elle était âgée de 12 ans

Violences sexuellesdossier
Une femme d’une quarantaine d’années qui s’est présentée en décembre à la PJ parisienne accuse l’homme de l’avoir agressée sexuellement il y a trente ans, révèle M6. Elle dit avoir reconnu son visage lors du procès des viols de Mazan.
A Avignon, le 16 décembre 2024, où s'est tenu le procès des viols de Mazan. (Arnold Jerocki/Libération)
publié le 23 janvier 2025 à 12h29

Tout juste condamné, de nouveau incriminé. Une femme accuse Dominique Pelicot d’agression sexuelle en 1995, au domicile de ses parents, alors qu’elle était âgée de 12 ans au moment des faits. Le journal télévisé du 19.45 sur M6 a révélé mercredi 22 janvier au soir que cette femme d’une quarantaine d’années s’était présentée en décembre à la police judiciaire parisienne. Une information relayée par la suite par M6 Info.

Coralie – son prénom a été modifié par la chaîne – explique avoir reconnu Dominique Pelicot comme étant son agresseur lorsque le visage de celui-ci a été diffusé par les médias pendant le procès des viols de Mazan. L’homme a été condamné le 18 décembre à 20 ans de prison pour avoir planifié et commis des viols pendant dix ans sur son ex-épouse Gisèle, victime de soumission chimique. Au total, 51 hommes ont été jugés pour avoir participé à ces viols après avoir été recrutés en ligne.

Coralie affirme qu’il y a trente ans, Dominique Pelicot l’aurait agressée au domicile de ses parents à Paris, dans le XVe arrondissement. Selon elle, ce jour-là, un homme sonne à la porte et explique être un électricien venu relever le compteur. L’imposteur fait semblant de chercher le boîtier avant d’obliger Coralie à se déshabiller. L’agresseur a ensuite essayé de l’endormir avec un torchon imbibé d’éther. Arrivée à ce moment-là, la mère de la jeune fille a fait fuir l’homme. Coralie a porté plainte peu de temps après accompagnée de son père, mais depuis, aucun suspect n’a été arrêté.

Cold cases et éther

Actuellement, la police judiciaire recherche «d’éventuels scellés» et vérifie «d’autres affaires similaires non élucidées à cette même période», d’après les informations de M6. Par ailleurs, Dominique Pelicot a été mis en examen pour deux cold cases dans lesquelles de l’éther a été utilisé afin de s’en prendre aux victimes. Le 11 mai 1999 à Villeparisis, en Seine-et-Marne, Marion, une agente immobilière échappe à une tentative de viol après que l’agresseur lui fait inhaler de l’éther. Le potentiel acheteur s’était présenté sous un faux nom et l’a attaqué dans l’appartement. La jeune femme se libère de son emprise et se réfugie dans une pièce, relate M6. Du sang avait été prélevé sur une chaussure de la victime, dont l’ADN n’a jamais été identifié.

En 2022, rebondissement dans l’affaire qui a été reprise par le pôle de cold case du tribunal judiciaire de Nanterre. L’ADN concorde avec celui de Dominique Pelicot, alors incarcéré – il est emprisonné depuis 2020 pour les viols contre son ex-épouse Gisèle Pelicot. Toujours d’après les éléments révélés par l’enquête de M6, l’homme a d’abord nié les faits, puis, très détendu, il a fini par avouer. «Ah oui, en effet. C’est moi, j’étais là. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, j’ai perdu les pédales», aurait-il dit, selon des propos rapportés par maître Florence Rault, avocate de la plaignante.

Dès lors, un rapprochement a été fait avec une autre affaire. Il s’agit du viol et du meurtre de Sophie Narme, elle aussi agente immobilière. Le profil de l’agresseur est le même que celui de Marion, tout comme le mode opératoire. Le 4 décembre 1991, la jeune femme de 23 ans avait reçu une demande de visite par téléphone d’un homme qui utilisait un faux nom, avant d’être endormie avec de l’éther, puis violée et tuée. Les affaires de Marion et de Sophie ont donc conduit à la mise en examen de Dominique Pelicot et les investigations se poursuivent encore aujourd’hui, avec un risque de prescription dans l’affaire de Marion. Concernant celle de Sophie Narme, les scellés avec l’ADN de l’agresseur ont disparu.