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Justice

Colis piégés en Dordogne : l’expéditeur condamné à deux ans de prison ferme

Des paquets avec de faibles charges explosives étaient destinés à l’insoumis Manuel Bompard, l’animatrice Estelle Denis et l’humoriste Elodie Poux. L’auteur des faits n’avait pas d’antécédents judiciaires et «regrette» son geste.

Dans un entrepôt à Valence (Drôme), le 12 décembre 2024. (Nicolas Guyonnet/Hans Lucas. AFP)
Publié le 10/10/2025 à 18h47

Il avait ciblé trois personnalités. L’expéditeur des colis piégés envoyés à des personnalités en Dordogne en fin de semaine dernière, a été condamné en comparution immédiate à trois ans de prison - dont deux ferme - par le tribunal judiciaire de Périgueux, ce vendredi 10 octobre.

Agé de 51 ans, l’homme était en garde à vue depuis mercredi, date de son arrestation à Clermont-Ferrand, à plus de 300 kilomètres de la Roche-Chalais en Dordogne, d’où il avait expédié les colis pour Manuel Bompard, Estelle Denis et Elodie Poux et Estelle Denis.

Lors de son audition, l’individu avait exprimé des regrets. Interrogé pendant plus de trois heures la veille, dans les locaux de la gendarmerie de Périgueux, il avait expliqué ses gestes aux enquêteurs. Il reprochait à l’humoriste Elodie Poux et à l’animatrice Estelle Denis d’avoir critiqué les «antivax». Pour Manuel Bompard, numéro 2 de LFI, il a avoué avoir choisi un député du parti La France Insoumise «au hasard».

Inculpé au motif de «fabrication non autorisée d’engin explosif, de détention et transport de produit explosif en vue de préparer une atteinte aux personnes et port d’arme de catégorie D, le quinquagénaire encourait une peine allant jusqu’à sept ans de prison. Selon les informations d’Ici Périgord, son casier judiciaire était vierge.

Interpellé avec «un pétard et un couteau»

Sans faire de dégâts ni de blessés, un seul des trois paquets destinés à ces personnalités avait détonné dans le véhicule utilitaire d’un employé de la Poste. Alertés, les démineurs de la gendarmerie ont ensuite désamorcé les deux autres. Le parquet de Périgueux avait aussitôt ouvert une enquête, confiée à la section de recherches de Bordeaux.

Les enquêteurs étaient parvenus à remonter sa piste grâce à la vidéosurveillance, ainsi qu’aux témoignages des employés du bureau de poste duquel il avait envoyé les colis, vêtu d’une capuche et d’un masque chirurgical. Lors de son interpellation mercredi, ce dernier disposait sur lui «d’un pétard et d’un couteau». Les perquisitions menées à son domicile ainsi qu’à celui de son père en Charente-Maritime ont permis aux enquêteurs de découvrir des «objets incriminants», précise le magistrat.

Selon le journal Le Parisien, le suspect avait signé ses colis du nom de «Laure Loge» et indiqué comme adresse d’expédition «Rue du temps qui change à Davos», la luxueuse station de ski suisse où se réunit chaque année le Forum économique mondial.