L’homme suspecté d’avoir envoyé trois colis piégés à destination de personnalités depuis une petite commune de Dordogne a reconnu les faits en garde à vue et sera jugé vendredi en comparution immédiate devant le tribunal judiciaire de Périgueux, a fait savoir ce jeudi 9 octobre au soir le parquet.
Ces trois colis adressés depuis le bureau de poste de Sainte-Aulaye au numéro 2 de La France Insoumise Manuel Bompard, à l’animatrice Estelle Denis et à l’humoriste Élodie Poux, interceptés avant expédition, «contenaient un pétard relié à un dispositif alimenté par une pile électrique pouvant se déclencher à l’ouverture du colis», selon le parquet.
«Le dispositif n’était pas létal mais pouvait causer des blessures», développe Jacques-Edouard Andrault, procureur de la République à Périgueux.
Menaces
Un des paquets avait détoné samedi, sans faire de dégâts ni de blessé, dans l’utilitaire d’un employé de la Poste, les deux autres étant ensuite désamorcés par les démineurs de la gendarmerie. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Périgueux et confiée à la section de recherches de Bordeaux.
L’étude des témoignages, de la vidéosurveillance et de la téléphonie avait permis de remonter la piste de cet homme habitant Clermont-Ferrand et âgé de 50 ans. Lors de son interpellation mercredi, ce dernier disposait sur lui «d’un pétard et d’un couteau». Les perquisitions menées à son domicile ainsi qu’à celui de son père en Charente-Maritime ont permis aux enquêteurs de découvrir des «objets incriminants», précise le magistrat.
En garde à vue, le suspect a reconnu les faits et expliqué «avoir choisi un député LFI au hasard» en la personne de Manuel Bompard, et avoir ciblé Estelle Denis ainsi qu’Elodie Poux «en raison des propos critiques envers les “antivax” qu’elles auraient tenus», détaille encore le procureur.
Casier judiciaire vierge et «regrets»
Selon le journal Le Parisien, le suspect avait signé ses colis du nom de «Laure Loge» et indiqué comme adresse d’expédition «Rue du temps qui change à Davos», la luxueuse station de ski suisse où se réunit chaque année le Forum économique mondial.
Le magistrat affirme aussi que l’homme arrêté n’avait «jamais condamné par la justice». Selon Ici Périgord, il aurait exprimé des regrets quand à son acte.
Vendredi, il sera déféré des chefs de «fabrication non autorisée d’engin explosif, de détention et transport de produit explosif en vue de préparer une atteinte aux personnes et port d’arme de catégorie D».
Mis à jour : ce jeudi 9 octobre à 21 h 32, avec l’ajout des déclarations du parquet de Périgueux.