Le parquet de Paris a annoncé ce lundi 6 octobre l’ouverture d’une enquête contre la multinationale américaine Apple, accusée de collecter de manière illicite les données de plusieurs milliers d’utilisateurs via son assistant vocal Siri. La procédure a été confiée à une brigade de police spécialisée dans la cybercriminalité. Selon le site Politico, qui a révélé l’information, elle fait suite à une plainte déposée au mois de février par la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui s’est appuyée sur le témoignage d’un lanceur d’alerte, Thomas Le Bonniec, chercheur en technologie et ancien employé d’un sous-traitant d’Apple.
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Auparavant, la LDH avait précisé que la plainte accusait l’entreprise de collecter, d’enregistrer et d’analyser les conversations Siri sans le consentement des utilisateurs. Elle n’a pas commenté l’affaire publiquement pour le moment. «L’ouverture d’une enquête pénale […] envoie un message clair : les droits fondamentaux sont importants, et il existe des organisations et des personnes déterminées à les défendre», a déclaré Thomas Le Bonniec. L’instruction pourra permettre «de répondre à des questions pressantes», a-t-il ajouté sur le site de Politico. Parmi elles, «combien d’enregistrements au total ont été réalisés par Apple depuis 2014 ? Combien de personnes sont affectées (ce qui inclut nécessairement tous leurs contacts et leur entourage) ? Où sont stockées ces données ?»
Auprès de Reuters, lundi, Apple a affirmé avoir renforcé les contrôles de confidentialité de Siri en 2019 et à nouveau cette année. La société a renvoyé à un article publié en janvier sur son site web, dans lequel elle affirmait que les conversations avec Siri n’étaient jamais partagées avec des spécialistes du marketing ni vendues à des annonceurs.