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Commando Erignac: le rejet de la demande de semi-liberté d’Alain Ferrandi fait craindre un regain de tensions en Corse

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La décision de la chambre d’application des peines de la cour d’appel de Paris intervient deux mois après le cycle de violences consécutif à l’agression mortelle d’Yvan Colonna. Les nationalistes y voient un «signal catastrophique», alors que les discussions avec Paris sur l’avenir institutionnel de l’île auront lieu «après les législatives» pour cause de «période de réserve» électorale.
Un tag représentant les trois membres du commando Erignac à Bastia, le 14 mars. (Pascal Pochard-Casabianca/AFP)
publié le 24 mai 2022 à 17h30

Le ministère de la Justice l’a annoncé ce mardi dans un communiqué laconique : «Suivant les réquisitions du procureur général de Paris, la chambre d’application des peines de la cour d’appel de Paris a […] infirmé la décision rendue en première instance et rejeté la demande d’aménagement de peine formulée par Alain Ferrandi.» Le détenu de 62 ans, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac, reste donc en prison.

Incarcéré depuis 1999, Alain Ferrandi est accessible à une libération conditionnelle depuis 2017. Son parcours carcéral s’est déroulé sans incident. Son projet de semi-liberté, en faveur duquel le tribunal d’application des peines antiterroriste s’était prononcé en février, prévoyait des sorties en journée pour travailler dans une exploitation agricole, et un retour chaque soir à la prison de Borgo (Haute-Corse).

Des élus déçus mais par surpris

«Il est sous le choc, indique son avocate, Me Françoise Davideau. La décision apparaît si arbitraire qu’il ne voit pas ce qu’il peut espérer. Son dossier est bon, son parcours carcéral n’est pas en cause. Il présente toutes les garanties possibles, que faire de plus ? Obtenir deux emplois au lieu d’un ?»

Une décision «scandaleuse», s’apparentant à «une perpétuité réelle», estime Me Davideau, qui annonce à la fois se pourvoir en cassation et déposer une nouvelle demande d’aménagement de peine. «La décision est motivée par un soi-disant risque de trouble à l’ordre public en cas de libér